Poésie et Beaux livres
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Le jukebox des trobairitz
Helena de Laurens, Clara Pacotte, Esmé Planchon
- Rag Editions
- 4 Juin 2024
- 9782957510412
D'Alexandrine à Zizanie, 101 définitions mythologiques, topographiques et poétiques, inventées par Helena de Laurens, Clara Pacotte et Esmé Planchon, inspirées par le Brouillon pour un dictionnaire des amantes de Monique Wittig & Sande Zeig, publié en 1976.
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Ivre d'un grand rêve de liberté : poésies
Missak Manouchian
- Points
- Points Poesie
- 12 Janvier 2024
- 9791041414673
Un recueil regroupant les 56 poèmes de Missak Manouchian, figure de la résistance et héros de l'Affiche Rouge, mort pour la France en février 1944. Des poèmes inédits pour la première fois traduits en France dans une magnifique édition bilingue.
Il me semble que dans la rue les gens.
Luttent terriblement avec le temps.
Et à chaque instant, de victoire en victoire.
Pour l'avenir s'élève une armée...
Il était l'un des « vingt-et-trois » chantés par Léo Ferré. Missak Manouchian est mort pour la France. Mais bien avant de prendre les armes pour défendre la liberté, cet immigré arménien s'est armé de mots. Sa poésie dit la nostalgie de son pays meurtri, sa souffrance d'étranger apatride, son aspiration à un amour fraternel entre les hommes et sa colère contre les injustices.
Pour la première fois traduite en intégralité, son oeuvre poétique est un préambule inédit à son engagement dans la Résistance. -
Le chemin étroit vers les contrées du Nord
Matsuo Bashô
- Heros Limite
- Feuilles D'herbe
- 14 Juin 2024
- 9782889551033
Selon Nicolas Bouvier, il y a des pays de poésie. Comme l'Iran qu'il décrit dans L'usage du monde et qu'il traverse en compagnie de Thierry Vernet en 1953-1954, ou encore le Japon où il réside une première fois entre octobre 1955 et octobre 1956. C'est précisément lors de ce séjour qu'il vient à la poésie. Une poésie, selon ses propres mots, « très visuelle, très laconique, très courte ».
Vingt années s'écoulent entre la rencontre avec la poésie de Matsuo Bashô, dans ce « Premier Japon » du printemps 1956, et le travail de traduction de l'oeuvre maîtresse du poète. A quarante-six ans, fort de presque quatre années passées dans le monde japonais, Nicolas Bouvier vient de publier à l'Age d'Homme Chronique japonaise, un ensemble de textes revu et augmenté paru huit ans auparavant aux Éditions Rencontre sous le titre de Japon.
Lorsque s'échafaude le projet de publier le Oku no hosomichi de Bashô, dont la version anglaise de Dorothy Britton vient de sortir à Tokyo, les conditions apparaissent comme réunies. A l'automne 1976, le Voyage poétique à travers le Japon d'autrefois paraît. Y trouvent place une sélection de haïku, le récit La Route étroite vers les Districts du Nord, ainsi que des photographies de Dennis Stock. Dans ses « Réflexions sur l'espace et l'écriture », Nicolas Bouvier reprend sensiblement ce titre pour lui donner sa forme finale, adoptée ici : Le Chemin étroit vers les contrées du Nord.
Tiré de la préface d'Alexandre Chollier
Le Chemin étroit vers les contrées du Nord a paru initialement aux éditions de l'Office du livre en 1976. Publié en 2006 en grand format aux éditions Héros-Limite, il est réédité dans la collection poche, Feuilles d'herbe. -
Cette édition regroupe un choix parmi les poèmes écrits par Emily Dickinson en 1860 et 1861, juste avant la période la plus intense de sa production poétique. Celle qui se retirera progressivement dans la solitude de sa chambre, fabriquant ainsi malgré elle sa légende, se trouve encore, à cette époque, « du côté des mortels ».
Dickinson n'écrit pas activement depuis très longtemps, la pratique régulière de l'écriture lui vient en 1858, à 28 ans, et les poèmes de cette première période bruissent encore des échos d'Amherst, sa ville natale, dont elle arpente les rues avec son fidèle chien Carlo. La nature est omniprésente, tout un herbier composé de fleurs multiples et colorées habite ses poèmes qui bruissent de chants d'oiseaux. Mais déjà, par-delà l'existence quotidienne et les paysages familiers, Emily Dickinson semble s'adresser à l'autre monde derrière les collines ;
Non pas cette Amérique qu'elle ne connaît que par les livres, mais bien l'éternité et les fantômes qui la peuplent.
La jeune femme dresse déjà au milieu de son jardin une échelle vers le Paradis dont elle butine les échos comme une abeille, peut-être pour échapper au passage de l'enfance à l'âge adulte, question qui agite nombre des poèmes de ce volume. Il est trop tôt pour être une femme, dit-elle, et plus précisément une épouse, avec sa vie réglée et ses devoirs. À la veille de se retirer presque définitivement dans le monde intérieur de la demeure familiale, Emily Dickinson ouvre grand les fenêtres sur le monde, faisant le pari de tout faire tenir en un seul geste, la vie et la littérature, l'instant présent et l'éternité, la mystique et la liberté.
Avec Du côté des mortels, nous continuons d'éditer la poésie d'Emily Dickinson en proposant un choix par années, qui permet de montrer les grandes lignes de force et les évolutions de son écriture poétique. Nous ne jouons pas sur les tombes se concentrait sur les poèmes de 1863 qui fut son année la plus prolifique, Un ciel étranger (cité dans les 100 livres de l'année 2019 du magazine Lire) portait sur l'année 1864, et Ses oiseaux perdus sur les dernières années de sa vie, de 1882 à 1886 et Je cherche l'obscurité sur les années qui ont suivi la Guerre de Sécession, 1866 à 1871.
Chaque volume est accompagné en postface d'une évocation d'Emily Dickinson par une poétesse d'aujourd'hui :
Flora Bonfanti, Raluca Maria Hanea, Maxime Hortense Pascal, Caroline Sagot Duvauroux, et pour la présente édition Claude Ber -
Voix cordillères Cordillera de voces
Ashanti Dinah Orozco Herrera, Belen Zavallo, Florencia Smiths, Valeria Roman
- Aux Cailloux Des Chemins
- 20 Mai 2024
- 9782493404107
Né de la rencontre de deux éditeurs bordelais, ce recueil participe d'un intérêt pour la poésie sud-américaine. Fruit d'échanges et de choix subjectifs des traducteurs et des éditeurs, il s'est spontanément recentré sur des voix féminines pour refléter la vivacité et l'urgence qu'elles portent aujourd'hui.
Très distinctes les unes des autres, les poétesses retenues trouvent leur ancrage dans la tradition de chaque pays tout en revendiquant leur appartenance aux luttes contemporaines des femmes. -
Le puissant portrait d'une grande poétesse et héroïne russe du XXe siècle.
À vingt-trois ans, en 1912, Anna Akhmatova touche à la gloire lorsqu'elle fait paraître son premier recueil,
Le Soir. Elle y exprime l'ambiguïté des relations amoureuses avec un génie singulier, tout en ironie, en retenue qui fera d'elle une idole en Russie. Les recueils suivants affirment sa modernité, et sa popularité, jusqu'à ce que, en 1922, le régime la condamne au silence. Elle sera soumise à la censure jusqu'à sa mort en 1966.
Son oeuvre coïncide avec un siècle de fer et une vie marquée par l'assassinat de ses deux maris, la déportation de son fils, la mort violente de tous ses amis, de Mandelstam à Tsvetaïeva. Anna Akhmatova a chanté les crimes et la souffrance de masse dans des textes splendides, que ses proches doivent apprendre par coeur pour assurer leur pérennité, et permettre ainsi le triomphe de la poésie sur la barbarie.
Si ses poèmes sont des poèmes d'amour, la tragédie collective qu'Anna Akhmatova traverse avec son peuple est le fil rouge de son oeuvre. Une tragédie qu'elle prophétise et traduit tout au long de sa vie... " De cette immense poète, qui est aussi une héroïne, et pour beaucoup une âme soeur, Geneviève Brisac dresse un portrait passionné, plein de vie, de force, de beauté.
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Ce livre est édité en partenariat avec France Culture.
www.radiofrance.fr/franceculture
www.radiofrance.com/les-editions -
Dans la polyphonie d'une île : les subversions poétiques du séga mauricien
Caroline Déodat
- Editions B42
- Culture
- 19 Janvier 2024
- 9782490077892
Dans la polyphonie d'une île livre une généalogie raciale et coloniale du séga, une pratique poétique, musicale et dansée née à Maurice pendant l'esclavagisme colonial au sein de communautés de fugitifs, puis devenue une tradition touristique après la décolonisation. Déplier cette histoire revient à questionner la toute-puissance du colonialisme et entendre les subversions poétiques des ségatières et ségatiers de l'île Maurice. Car, dans les marges d'un rituel collectif, le séga fut l'endroit d'une création poétique où se reconfiguraient les normes de l'intime colonial. À l'heure du demi-siècle des décolonisations, Dans la polyphonie d'une île révèle les traces du colonial parmi les formes commémoratives contemporaines de séga, imposées comme sources mémorielles de la tradition mauricienne. Dans la première partie, l'autrice aborde ce sujet par le prisme des archives coloniales et retrace l'histoire des politiques culturelles qui, de 1715 à 1968, ont quadrillé les espaces des chants, des musiques et des danses de la colonie pour tracer les frontières de la race. Par quelles voix ces chants et ces danses issus de l'esclavagisme colonial arrivèrent-elles jusqu'ici, et avec eux, quels récits furent transmis ? Le séga est-il un folklore préservé par la tradition orale désormais offert à nos regards d'Occidentaux ? Par la retranscription inédite des chants de ségatiers et de ségatières que Caroline Déodat entreprend dans la seconde partie, cet ouvrage procède à l'excavation d'autres voix, dont les résonances sont activées au moyen d'un outillage conceptuel transdisciplinaire où l'anthropologie et l'ethnopoétique côtoient aussi bien la philosophie politique de Michel Foucault, Elsa Dorlin et Judith Butler que la théorie critique postcoloniale de Homi Bhabha, Frantz Fanon et Ann Laura Stoler.
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De toutes les nombreuses éditions des quatrains (robayat) d'Omar Khayyâm, cette traduction, parue aux éditions de la Sirène en 1920 est sûrement la plus juste et la plus forte de toutes. Disparition réparée. Ce texte absolu et essentiel est à nouveau accessible. «De la vie de Khayyâm, on sait qu'il naquit à Nichâpour, dans le Khorassan ; la légende assure qu'il se distingua comme étudiant sous la direction de l'imam Mowaffak, que son camarade Nizam el Mulk devint grand-vizir du sultan seldjoucide Alp Arslan et donna une pension de douze cents mithkals d'or à son ancien condisciple qui jusque-là avait vécu en faisant des tentes. Au vrai, Omar Khayyâm fut un des plus grands savants de son temps, travailla à la réforme du calendrier Jalali, fut célèbre comme astronome, établit des tables du ciel et rédigea un traité d'algèbre qui a été traduit en français au XIXe siècle. Il mourut à Nichâpour en 1123 (517 A.H.) à l'âge de quatre-vingt-cinq ans.» Claude Anet.
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Oranges et citronniers
oranges sauvages, parfums,
grâce blanche dans la lune
et le rythme de la danse
du vent.
Le rivage est plein d'étoiles
ton tablier est comblé de fleurs.
Un chant s'est levé, plus tard
seul, s'est assis sur les rochers :
il transforme les étoiles
en épis. Et puis plus rien. -
Le célèbre illustrateur japonais Minabi Shinbô dit avoir emprunté le cerveau d'un chat pour écrire ces vingt-six haïkus. Un chat nonchalant, libre, cultivé et plein d'humour.
On referme ce livre en se laissant envahir par le désir de devenir soi-même chat...
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On a récemment pu écrire de l'oeuvre poétique de Maya Abu Al-Hayyat : « Depuis 20 ans, ses poèmes semblent vivre sur un carrousel : avec le temps ils reviennent pour raconter la même histoire ». L'anthologie qu'elle a composée à partir de ses trois derniers recueils procure exactement cette sensation d'un temps cyclique, voire immobile - celui de la situation des Palestiniens en Palestine. La vie pourtant quand même passe, « Oh merveille » écrit-elle, avec ses petits bonheurs, ses peurs abyssales, ses révoltes rentrées, ses accès de panique. Encore et encore.
À l'enseigne du titre qu'elle donne à l'anthologie, ses raccourcis ressemblent souvent à des litotes qui tournent mal. Quand par exemple elle demande « comment tu as traversé la rue », elle se doit de préciser « à ta sortie de prison ». Une poésie de la douche froide, comme sans y toucher. Le premier vers du poème Nous sommes tombés nous rassure, « Nous sommes tombés amoureux », et se poursuit plus loin par « Et nous ne savions pas que tu allais mourir / D'une balle côté gauche ».
Le recueil est une anthologie, composée par l'autrice Maya Abu Al-Hayyat, à partir de ses livres Ce sourire... ce coeur (2012), Robes d'intérieur et guerres (2015) et La peur (2021). La traduction s'efforce de respecter la limpide architecture formelle des poèmes et de perpétuer l'espèce de flottement d'une sensibilité à la fois toujours aux aguets et réceptive aux signaux faibles de la vie ordinaire pourtant presque impossible à vivre dans un tel contexte. -
Prière aux vivants pour leur pardonner d'être vivants, et autres poèmes
Charlotte Delbo
- Éditions de Minuit
- Minuit Double
- 7 Mars 2024
- 9782707355065
Si Charlotte Delbo n'a jamais publié de recueil de poèmes de son vivant, la poésie n'en est pas moins une préoccupation constante dans son oeuvre. Les premiers textes littéraires qu'elle fait paraître à son retour de déportation sont sept poèmes, publiés en revue un an à peine après son retour de déportation. Elle ne cessera plus dès lors d'écrire des poèmes qu'elle compile dans des cahiers et insère dans la plupart de ses livres. Le « langage de la poésie » sera toujours au coeur de sa réflexion littéraire, seul capable à ses yeux de « donner à voir et à sentir », seul à même de rendre vibrante « la vérité de la tragédie ». « Les poètes voient au-delà des choses », écrit-elle dans Mesure de nos jours.
Le présent volume se propose de revenir à cette pratique spécifique de la poésie. Il rassemble l'ensemble des poèmes qui jalonnent son oeuvre de 1946 à 1971, publiés ici selon leur ordre d'apparition dans les éditions originales. Nous les faisons suivre de dix poèmes inédits, pour la plupart non datés, issus de ses archives conservées à la BNF. Ils témoignent du pouvoir unique du langage pour résister à l'oppression et la barbarie la plus absolue. -
Dans ce nouveau recueil, Mélanie Leblanc travaille le souhait comme une forme d'expression poétique : 99 voeux, autant d'audaces, au défi de la simplicité.
Un ouvrage fait-main dont la boucle qui relie les pages peut s'ouvrir afin de permettre au lecteur de les offrir.
« C'est d'abord ce que je me souhaite à moi-même » : d'où sans doute la force de ces 99 souhaits. Mais les voeux très tôt s'étendent à l'autre. Les mots clairs, joueurs, magiques de Mélanie Leblanc déplacent le regard sur la face lumineuse du quotidien. Ici étincelle, là feu de joie. Une écriture légère, dans le sillon des poètes populaires, mais aussi performative. Et si elle a un pouvoir, c'est celui de presser sur la touche on.
Pour ce recueil, Mélanie Leblanc a instauré une démarche de création particulière. Ces souhaits sont nés en route, au bord des falaises, sont écrits dans la rue, recopiés sur les pavés, sur les vitrines, sont lus les yeux dans les yeux aux passants, sont typographiés et envoyés, sont photographiés, postés, exposés, ils sont postés au fur et à mesure comme autant de sentinelles guettant le manuscrit final - et le recueil prend corps dans un travail d'écriture constamment mis à l'épreuve de l'autre.
À notre tour de se mettre à lire à haute voix. À noter : les pages sont assemblées pour mieux se décrocher, le bloc est fait pour se disloquer, les souhaits pour être partagés (c'est bien assez pour semer). -
Poèmes, fac-similés, photographies, contributions : un ouvrage multiple pour revivre l'expérience du cabinet poétique d'Arthur Teboul.
" J'ai longtemps rêvé l'existence, au coeur de nos villes et de nos vies, d'un endroit protégé de la clameur du monde, du bruit et de la fureur, où l'on pourrait faire halte un instant. Un endroit au coin de la rue où nous attendrait, derrière son bureau, un poète. On passerait sa porte pour s'asseoir un moment face à lui, le temps qu'il nous écrive un poème. Nul n'aurait besoin de parler, notre seule présence suffirait. On irait là-bas comme on va chez le fleuriste, le coiffeur ou le cordonnier, entre midi et deux ou après le travail. Dans les grandes et les petites occasions. "
Le rêve a pris forme. Le 12 mars 2023, au 127, rue de Turenne, à Paris, Arthur Teboul a ouvert un cabinet de poèmes minute, le Déversoir. Pendant une semaine, du matin au soir, il y a accueilli près de 250 visiteurs. Pour chacun d'entre eux, il a écrit un poème, exerçant ce nouveau métier de déverseur, lui donnant sa toute première adresse. L'ensemble de ces poèmes compose la majeure partie de cet ouvrage. Arthur Teboul y poursuit son exploration de l'écriture automatique, mais, cette fois, en présence d'autrui. C'est une des raisons pour lesquelles
L'Adresse, qui donne aussi la parole à ceux qui sont venus au Déversoir, invite à vivre la poésie comme une expérience collective.
" Tant qu'une chose en laquelle vous croyez n'existe pas, tout vous pousse à l'abandonner au néant. Une fois qu'elle a vu le jour ? Rien ne peut lui résister. "
Parce que la poésie manque dans notre vie quotidienne, Arthur Teboul a inventé un métier : déverseur. Et son cadre : le Déversoir. Quatre murs, une adresse postale, une plaque en étain devant l'entrée, un bureau, deux chaises, des feuilles, un stylo. Et des rendez-vous. Chaque consultation, d'une quinzaine de minutes, a donné lieu à l'écriture d'un poème. Après une semaine et 236 rencontres, une évidence s'est imposée : un tel métier et un tel endroit méritaient d'exister. De ces 236 rencontres sont nés les 236 poèmes minute réunis ici. Aux visiteurs, quelques mois plus tard, Arthur Teboul a envoyé un message accompagné de vingt-et-une questions.
Les réponses se trouvent dans la dernière partie de ce livre. Une voix collective s'y élève qui atteste que ce besoin de poésie est partagé. Une voix qui confirme que quelque chose s'est passé et veut se poursuivre. Décrire cet échange, vous ouvrir la porte du Déversoir et vous y faire entrer, c'est l'enjeu de ce livre. -
La complexité de l'existence peut se résoudre en une formule limpide : il y a les beaux jours et les autres. Julien Baer et Philippe Katerine illuminent le mystère de nos vies avec une poésie qui brille par son humour insolite, son ton inclassable.
La complexité de l'existence peut se résoudre en une formule simple : il y a les beaux jours et les autres. Julien Baer et Philippe Katerine illuminent l'insondable de nos vies avec une poésie qui se distingue par un humour singulier, une excentricité pleine de flegme.
Il y a quelque chose de métaphysique dans l'observation des situations les plus courantes et autres moments fugaces à laquelle se livre Julien Baer dans ces poèmes. Par petites touches, il y révèle le paradoxe, l'insolite, l'absurde et ces mondes d'émotions contraires qui, face à la beauté, l'art, l'amour ou la solitude ordinaire de nos destins, se bousculent en nous, souvent en silence.
Les dessins de Philippe Katerine, inventifs, tendres, perspicaces, répondent aux textes et les complètent. Les mots et les images font jaillir la poésie du quotidien avec la justesse et la drôlerie des poètes de la famille des Prévert, Desnos, ceux qui frappent par la clarté de leur vision, leur irrésistible naturel. -
Une poésie d'une grande richesse, d'une beauté et d'une vérité saisissantes.
" Sous l'orage
Il y a notre amour
Noir comme la nuit qui nous oublie
Tu poses l'étoile dans ma bouche pour me nourrir
J'entends l'oiseau et le naufrage
En même temps
L'oiseau et le naufrage
Et nous restons là
Traversés par l'univers à grand fracas "
Redonner leur pouvoir aux mots, accueillir le silence, les contradictions, l'inconnu, l'ouvert. Pour Clara Ysé, la poésie est du côté de la musique, une alliance pour traverser la nuit.