Photographie
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Le photographe, Alexis Vettoretti, auteur de la série Paysannes, primée, est parti depuis 2013 à la rencontre des femmes françaises, filles et femmes de paysans nées dans l'entre-deux-guerres, témoins d'une époque révolue et dans laquelle, pourtant, elles vivent toujours. La romancière Marie-Hélène Lafon signe le texte Je les reconnais, placé dans un cahier hors-texte.
Paysannes. Leurs visages portent les traces d'un siècle qui a vu notre société passer de la tradition à la modernité. Travailler la terre. Élever les enfants. S'occuper du foyer. Une existence silencieuse, héritée d'une époque dont les derniers vestiges s'effacent lentement. Impensable, inacceptable pour les enfants du xxie siècle.
Paysannes, une série de portraits émouvants réalisés à la chambre grand format, dévoile ces femmes françaises, filles et femmes de paysans nées dans l'entre-deux-guerres, témoins d'une époque aujourd'hui révolue et dans laquelle, pourtant, elles vivent toujours.
La série photographique est accompagnée du texte de Marie-Hélène Lafon, Je les reconnais. -
Chaque numéro de Sphères explore une communauté de passionnés pour en raconter les grandes histoires. Parce que découvrir la passion d'une personne, c'est dévoiler ce qu'elle a de plus intime et de plus essentiel. Et découvrir une passion partagée par des milliers d'autres, c'est comprendre une facette de notre société.
La communauté retenue est celle des photographes.
Les plus grandes signatures photos de Sphères seront présentes pour composer un numéro spécial. -
Bernard Plossu : Marcher la photographie
David Le Breton
- MEDIAPOP
- Ailleurs
- 24 Janvier 2025
- 9782487669017
« Je ne suis pas un critique ou un spécialiste de l'histoire de la photographie, j'écris ce texte sur l'oeuvre de Bernard Plossu au regard de ce qu'elle me donne à penser, ce qu'elle m'apporte de connaissances sur le monde. Ce livre est une marche commune, une balade à ses côtés où je dis comment je vois ses photographies, peut-être comment elles me voient elles-mêmes, comment elles m'atteignent. Ecrire en se laissant porter par le regard, sous l'empire de ses photos en essayant de comprendre ce qu'elles transforment en moi, les émotions qu'elles font naître, les rappels de mémoire. Ce n'est pas une biographie non plus, mais une conversation. Nous parlerons de voyage, d'amitié, de marche, de silence, d'un certain attachement à la solitude, à la contemplation. Au-delà de l'amitié, une connivence nous relie, une manière de toucher le monde par l'image pour Bernard Plossu, et pour moi par l'écriture, l'un et l'autre dans un affût qui ne cherche jamais l'appropriation mais le témoignage, épouser les mouvements du réel plutôt que de les commander. » David Le Breton
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À travers cet ouvrage, Richard Pak souhaite raconter l'histoire singulière de cette communauté et comment elle évolue aujourd'hui avec l'héritage des principes idéalistes d'égalité et de partage qui la fondent.
Tristan da Cunha est une minuscule île volcanique de près de 100 kilomètres carrés découverte en 1506 par le navigateur portugais du même nom. D'appartenance britannique, elle forme un triangle parfait situé au milieu de l'océan Atlantique sud et constitue le territoire habité
le plus isolé de la planète, à huit jours de bateau du Cap en Afrique du Sud, et seul moyen de s'y rendre. Le photographe français Richard Pak s'est tout d'abord intéressé à cet archipel dans le cadre de l'anthologie qu'il a entreprise (Les îles du désir) consacrée à l'espace insulaire.
Comme l'explique le photographe : " L'île, espace de peu de monde, nourrit un imaginaire commun au plus grand nombre. Au-delà de l'éloignement simple, elle induit l'idée d'une rupture avec le quotidien. Les îles fascinent le voyageur comme elles façonnent leurs habitants. Et je ne pouvais trouver guère mieux que Tristan da Cunha pour
entamer un cycle sur l'insularité. "
Au-delà du caractère exceptionnel de l'isolement géographique de Tristan da Cunha, Richard Pak est fasciné par son histoire singulière et les valeurs idéalistes fondatrices de cette communauté. Ses habitants actuels sont tous des descendants d'exilés et de naufragés arrivés à la suite du britannique William Glass. En 1817, alors que sa garnison
quitte l'île, lui décide de rester avec femme et enfants.
Un accord est signé entre la couronne et " the firm ", tels qu'ils s'y désignent. Le document est considéré comme la première constitution de Tristan da Cunha. Ses quelques articles y annoncent notamment : " nul ne s'élèvera ici au-dessus de quiconque " ; " tous doivent être considérés égaux " et " tous les profits réalisés seront partagés
équitablement ". Il n'y a pas de propriété privée, pas de chef, pas d'argent (la monnaie d'échange est alors la pomme de terre), tous s'entraident mutuellement. L'expérience utopique reste dans l'anonymat jusqu'en 1961, quand le volcan s'ébroue. Craignant la destruction totale de l'île, l'entière population est évacuée et propulsée
en plein XXe siècle de la Grande-Bretagne post-industrielle.
Mais les tristanais ne sont pas très impressionnés par ce monde moderne si loin du leur et préfèrent repartir deux ans plus tard. Un véritable camouflet pour une Angleterre qui pensait tant les sauver que les éclairer. Aujourd'hui encore la propriété privée n'existe pas et les
terrains sont communaux.
À travers cet ouvrage, Richard Pak souhaite raconter l'histoire singulière de cette communauté et comment elle évolue aujourd'hui avec l'héritage des principes idéalistes d'égalité et de partage qui la fondent. Il constitue l'aboutissement d'un travail documentaire au long
cours où le photographe vit en immersion avec son sujet, associant la photographie à ses recherches historiques et littéraires. -
L'odyssée des petites îles italiennes
Bernard Plossu
- Textuel
- Textuel Photographie
- 16 Octobre 2024
- 9782845979468
Durant 30 ans, Bernard Plossu a sillonné les petites îles italiennes, dopo l'estate, en compagnie de sa femme Françoise Nunez. Cette odyssée minuscule est le plus long et le plus intime voyage du photographe poète. Capri, Elbe, Capraia, Favignana, Giglio, Levanzo, Procida, Linosa, Lampedusa, Panarea, Marettimo.... Ce corpus jamais présenté dans son ensemble est une déclaration d'amour à l'Italie.
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Chacune de ses images raconte une histoire, saisit des fragments de vie de femmes et d'hommes issus de la middle class, du monde agricole, des mornes banlieues ou des rues agitées des grandes métropoles que sont New York, Chicago, Los Angeles ou encore sa ville natale, Minneapolis.
Travaillant exclusivement en argentique, Arndt capture dans des noirs et blancs veloutés une Amérique populaire, avec ses quartiers pauvres, ses comptoirs de diners, ses vitrines de supérette, ses trucks et Cadillac... Des instantanées de vie restitués avec empathie et une grande science du cadrage. Les enseignes lumineuses, les reflets dans les vitrines (thème qui traverse toute l'oeuvre du photographe), les silhouettes prises sur le vif, sont autant de détails qui structurent l'image photographique. Lumières et lignes architecturales composent des images puissantes, des icônes d'une Amérique intemporelle. De la série des Farmers, réalisée dans le Dakota, aux rues de New York avec ses gosses et sa faune de noctambules, Tom Arndt montre la solitude, l'errance, l'ennui, le quotidien, la simplicité et l'âpreté du monde.
Pour ce premier ouvrage monographique publié en français, Tom Arndt a ouvert ses archives. Au fil d'une centaine d'images, c'est un demi-siècle d'histoire américaine qui est conté dans une déambulation menée tel un road-movie. Une Amérique désinvolte et familière, dont les symboles appartiennent désormais à la culture populaire.
Des essais signés de Sarah Meister, ancienne directrice du département Photographie du MoMA de New York, et de Yasufumi Nakamori, senior curator à la Tate Modern de Londres, replacent l'oeuvre photographie de Arndt dans l'histoire de la photographie américaine. -
Méta-découverte : Lauréat prix Alfred Latour 2024
Collectif, Philippe Filliot, Michel Odoul, Keight
- Actes Sud
- Arts
- 8 Janvier 2025
- 9782330197186
"Le point de départ de toute la création artistique de Keight est son expérience intime et spirituelle, voire mystique, éprouvée directement dans sa propre chair, avec toute sa part d'angoisse et d'extase, d'émerveillement et de terreur, qui caractérise essentiellement le sentiment du sacré (religieux ou non). Or, cette expérience radicale échappe par définition aux noms, aux concepts, aux images, aux représentations." Philippe Filliot
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Ce livre dessine une histoire de la photographie allongée, invitant à voyager de lit en lit au gré des nuits et des rencontres. Nombre de photographes se sont emparés de ce motif tout à la fois intime et universel, depuis les portraits mortuaires du XIXe siècle jusqu'au lit transformé en néo-bureau pour le télétravail au XXIe siècle. Nouvelle matrice créative, il brouille la frontière entre privé et public, fiction et documentaire.
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L'univers de Dolorès Marat est une énigme photographique, un récit poétique et troublant. Les arbres se mettent en marche, les portes de cinéma nous sourient, une femme crocodile prend des notes, il pleut des oiseaux tandis qu'une raie nous observe à travers la vitre de l'aquarium. Du métro aux portes du Moyen-Orient, où sur terre nous emmène Dolorès Marat ? Quel est le secret qu'elle nous chuchote ?
Cette monographie, publiée à l'occasion du Prix Robert Delpire 2023, nous invite à parcourir l'oeuvre intangible et envoûtante de la photographe, à l'image des silhouettes fantomatiques qu'elle capture à travers de rares éclats de lumière. Dolorès Marat aime photographier à l'heure bleue, à la tombée de la nuit ou au lever du jour dans des atmosphères faiblement éclairées, vaporeuses, propices au merveilleux. Elle assume ce flou de bougé, et sa proximité avec la peinture est renforcée par son choix du tirage Fresson au charbon. Images hallucinées, visions fugitives, tout est suggéré, permettant au regardeur de s'inventer ses propres histoires.
Comme le souligne Magali Jauffret dans son très beau texte : « Dolorès ne fait pas de mise en scène, elle ne triche pas avec ce qu'elle voit. Elle ne recadre pas, ne retouche pas, ne postproduit pas. Elle ne prend qu'une photo et ce sera la bonne. Elle fabrique de l'instantané. ». Tout à la fois photographe culte et artiste populaire, Dolorès Marat est inclassable. -
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Ce livre nous parle du monde d'aujourd'hui. En plus de 150 photographies et 10 essais, il brosse un portrait extrêmement vivant de la plus grande région de France, allégorie du pays tout entier, comme le souligne Jérôme Fourquet dans sa préface. De l'évolution du monde rural au développement des zones périurbaines en passant par le rôle essentiel des associations face au phénomène de métropolisation, des chamboulements écologiques aux migrations et aux aspirations de la jeunesse, les 9 photographes engagés dans le projet vont au-delà de la carte postale : leurs images documentaires et poétiques constituent le « précipité » d'une époque où chacun se reconnaîtra.
Photographes : André Cepeda, Jean-Luc Chapin, Maitetxu Etcheverria, Hicham Gardaf, Noémie Goudal, Tatiana Lecomte, Chloe Dewe Mathews, Valérie Mréjen, Bruno Serralongue -
Corps a corps : histoire(s) de la photographie
Collectif
- Centre Pompidou
- Catalogues Du Mnam
- 1 Septembre 2023
- 9782844269577
Cette exposition propose une relecture de l'histoire de la photographie des XXème et XXIème siècles au travers le prisme de la représentation humaine. Elle fait dialoguer deux collections photographiques - celle, publique, du Musée national d'art moderne - Centre Pompidou, et celle, privée, d'un collectionneur français, Marin Karmitz.
Hommes et femmes sont des sujets privilégiés du médium photographique, depuis ses origines. Modèles et/ou acteurs de ces images les représentant, ils et elles incarnent les modes, les styles, les particularités comme les obsessions et les manières de voir du photographe. Portraits posés, corps épiés ou « en soi », corps collectif, en lutte ou opprimés, corps fragmentés et corps interdits... Comment la photographie participe-t-elle à la naissance des identités, et leur visibilité ? Comment documente-elle leur individualité, leur rapport à l'autre, leurs luttes, leur disparition et leur possible renaissance ?
Créée dès les débuts du Centre Pompidou, la collection de photographies du Musée national d'art moderne est devenue en près de quarante ans l'une des plus importantes au monde. Riche de plus de 40 000 tirages et de 60 000 négatifs, elle est constituée de grands fonds historiques (Man Ray, Brassaï, Constantin Brancusi ou Dora Maar) ; elle compte de nombreux ensembles de figures incontournables du XXe siècle, comme des corpus importants de la création contemporaine.