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Clemence Boulouque
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- Rentrée littéraire 2024 -
Londres, 1938. Zweig présente Dalí à Freud.
Londres, 19 juillet 1938. Stefan Zweig et Salvador Dalí rendent visite à Sigmund Freud, tout juste exfiltré de l'Autriche nazie. Proche de l'analyste, et lui aussi réfugié, Zweig a organisé ce rendez-vous sur l'insistance de son ami peintre, qui idolâtre Freud et trépigne de lui montrer une de ses toiles. Accompagnés de Gala, l'épouse de Dalí, et de son agent, ils sont accueillis par Anna Freud.
Leurs échanges sont ponctués par les extravagances et facéties de Salvador qui mystifient l'assemblée. Puis, à mesure, tous se dévoilent : la rencontre autour de Freud agit comme un révélateur, confrontant chacun à ses démons et à ceux de l'époque.
Mêlant biographie intime de figures d'exception et chronique de la fin d'un monde, Clémence Boulouque saisit ce moment suspendu, unique et méconnu, en un roman drôle et grave. -
«Je suis la fille du juge Boulouque, du terrorisme, du milieu des années quatre-vingt, des attentats parisiens. Et je suis orpheline de tout cela. Personne ne se souvient de mon père et la vague d'attentats des années quatre-vingt à Paris se confond avec celles qui ont suivi - c'est après tout le destin des vagues de se retirer. C'était aussi le sien. Je suis la petite fille qui a connu les menaces de mort et les gardes du corps autour de sa dixième année - les campagnes de presse, les phrases assassines. J'avais treize ans lorsque mon père a tiré, le 13 décembre 1990. Tiré sur lui, cette nuit-là. Et sur nos vies.»
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Nos apocalypses : ce qui nous lie quand le mal nous frappe
Clémence Boulouque
- Stock
- Les Essais Stock
- 14 Septembre 2022
- 9782234092372
Il a beaucoup été dit combien les catastrophes mettent à jour les inégalités et les maux de nos sociétés. Cependant, envisager le soudain déferlement du mal comme le reflet de profonds dysfonctionnements a des racines anciennes. Et c'est la signification même du mot apocalypse : une révélation. L'une des plus fameuses illustrations de ce dévoilement du monde corrompu est le livre de l'Apocalypse de Jean où l'un des quatre cavaliers de la fin des temps figure la peste et la mort. Mais l'épidémie meurtrière accompagnée de guerre annonce une ère où triompheront vérité et justice.
Ce motif ambigu de destruction et de création apparaît dans les textes fondateurs religieux et dans les oeuvres littéraires qui interrogent leur impact. De la Bible à oedipe Roi, des Évangiles au Talmud, de l'Islam au Bouddhisme tibétain, mais aussi dans le Décameron ou Faust, chez Ben Johnson, Pouchkine, Zweig, Camus, Saramago, Butler, on lit les ravages des fléaux, le désarroi des hommes devant un Dieu qui s'absente, la quête de réponse face à des maux qui nous dépassent, la tentation de la haine et les persécutions, mais aussi l'urgence de l'espoir.
Si la solution humaine pour donner sens à ces ruptures dans nos vies est d'en faire le récit, relire les textes sacrés qui racontent la catastrophe nous y aide précisément. Ils lient les existences singulières au collectif, les individus aux mythes, le passé au futur, et peut-être même à ce que certains appellent l'éternité. Émerge alors une vision des écrits religieux non pas comme des normes ou des prescriptions mais comme des miroirs tendus, presque comme des romans. A leur suite, des livres qui sont devenus des pierres angulaires de notre littérature racontent comment la proximité entre ce qui tue et ce qui sauve nous constitue, nourrissant instinct de survie et besoin d'espérance.
Le double regard qu'elle pose sur la religion et sur l'histoire littéraire donne naissance à cet essai lumineux sur une notion à la fois atemporelle et terriblement actuelle. De la Bible à Octavia Butler, Clémence Boulouque transmet ici des réponses salutaires à des enjeux existentiels. -
«Elle a demandé à d'autres fils et filles d'exilés si leurs parents ont la gorge nouée en évoquant le pays quitté, si cela les empêche de parler. Ils l'ont, souvent. Ils choisissent le silence pour transmettre la mémoire. Parmi leurs enfants, certains s'en privent, d'autres s'en moquent. Quelques-uns, enfin, l'inventent. Sujets libres.»Des parents muets, un grand-père disparu trop tôt - une mémoire familiale occultée. Fille de rapatriés d'Algérie, Violaine Bellassen ne connaît, de ses origines, que le silence. Alors, en réponse, elle s'éloigne des siens. Scénariste, journaliste, elle fait de sa jeune existence une course et une quête éperdue de racines et de reconnaissance. Jusqu'au jour où tout s'effondre. Paris. Le Maroc. New York. Le coupable s'appelle Simenon.
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«Parce que, finalement, nous vendons les gens, nous sommes des négriers, nous devons faire des résultats et afficher notre cynisme, pour oublier tout cela. Et ce n'est qu'une dépression masquée, le cynisme...» Après une école de commerce, un passage en banque d'affaires et des études aux États-Unis, Frédéric Marquez devient chasseur de têtes. Fasciné par le pouvoir, il met en place des cadres aux postes les plus élevés des sociétés et s'en grise. Mais peut-il vraiment sans danger utiliser les êtres pour faire avancer sa carrière ? «Donnez-moi la règle et je gagne», résume-t-il avec orgueil. Pourtant, de son ambition froide et désespérée, il brise surtout ceux qui servent ses visées et ceux qu'il voudrait aimer. Clémence Boulouque, dans un style incisif, parvient à peindre avec humanité un milieu dont la règle est de n'en pas avoir.
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Nuit ouverte
Clémence Boulouque
- Flammarion
- Litterature Francaise Flammarion
- 23 Août 2007
- 9782081202146
qui se souvient de regina jonas ? ordonnée à berlin en 1935, elle a été la première femme rabbin au monde.
affrontant l'hostilité de ceux qui refusent la religion au féminin, consciente d'être en sursis dans l'allemagne nazie, regina n'a écouté que son "souci des âmes". elle est tuée à auschwitz en 1944. pressentie pour l'incarner à l'écran, elise part sur ses traces. l'actrice croit ainsi solder une culpabilité : ses grands-parents, négociants en champagne sous l'occupation, ont sacrifié aux compromissions d'alors.
avec ce rôle, elise saisit le passé. et devine qu'il n'est peut-être plus temps d'expier mais de se tourner vers la mémoire de ceux qui ont su être justes - pour, avec eux, cheminer.
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Moins de trois ans après le suicide de son père, Clémence Boulouque a dû affronter celui de sa meilleure amie de lycée, Julie. Elle retrace ici leur amitié passionnée, nouée sur un même amour des livres et sur une connivence inquiète. Les années 90, l'adolescence. Mais un épisode futile a précipité une brouille irrémédiable : un imbroglio autour d'un garçon pour lequel elles n'avaient pas d'estime et encore moins d'amour. En racontant l'histoire de Julie et le mystère insupportable de son suicide, Clémence Boulouque cherche à conjurer le sentiment de vide qui l'étreint : « Vivre est devenu pour moi ce sentiment de n'être déjà plus d'ici sans avoir encore quitté les lieux. » C'est l'occasion pour elle d'une réflexion grave et tendue sur le pouvoir de l'écriture, et les exils à soi-même. Ce « livre de deux mortes dont l'une vit pour l'autre » est un texte poignant où Clémence Boulouque retrouve l'intensité exceptionnelle de son premier récit, Mort d'un silence, paru il y a tout juste dix ans.
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Un instant de grâce
Clémence Boulouque
- Flammarion
- Litterature Francaise Flammarion
- 6 Janvier 2016
- 9782081376489
1964. Dublin. Mel Ferrer, le mari d'Audrey Hepburn, organise une rencontre entre la jeune femme et celui qu'elle n'a pas vu depuis près de trente ans, Joseph, son père, qui avait abandonné sa famille pour mieux embrasser ses idéologies fascistes et dont la trace s'est perdue dans le fracas de la seconde guerre mondiale. Vacances romaines, Sabrina, Diamants sur Canapé ont fait d'Audrey Hepburn l'une des icônes d'Hollywood et l'objet de tous les regards, mais en filigrane de cette réunion se dessinent sa personne secrète et les pans de vie...
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Une autre modernité : l'universalisme juif d'Élia Benamozegh
Clémence Boulouque
- Cnrs
- 17 Février 2022
- 9782271076724
Comment Elia Benamozegh (1823-1900), éditeur, rabbin et philosophe de Livourne, né de parents originaires du Maroc, a-t-il pu être tenu à la fois pour une figure inspiratrice du dialogue interreligieux institué par le concile de Vatican II, une référence de certains évangélistes américains ou de sionistes de l'extrême-droite israélienne, et une source d'inspiration pour des penseurs tels que Jacques Lacan ou Emmanuel Levinas??
Plongée dans l'oeuvre prolifique et multilingue (italien, français, hébreu) ainsi que dans les archives d'Elia Benamozegh, cette enquête démêle l'écheveau de ces réceptions en apparence contradictoires pour mieux mettre en lumière la proposition centrale et innovante de l'auteur d'Israël et l'Humanité : la tradition juive, replacée dans une réflexion sur les différents monothéismes, recèle en son sein une voie pour résoudre la crise religieuse de la modernité.
Par sa capacité à surmonter les antinomies classiques entre universalisme et particularisme, positivisme et tradition, science et religion, la Kabbale en particulier est en mesure d'ouvrir une voie singulière susceptible de concilier le progrès et la raison avec le besoin mystique qui continue sourdement d'habiter le coeur des hommes.
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Une université new-yorkaise. Quelques amants célèbres. Un professeur atteint d'une maladie incurable. La rencontre de l'homme idéal. Un séjour à Paris. L'éruption du volcan islandais. Une conversation qu'elle n'aurait pas dû entendre. Un piège qui se referme... C'est l'histoire d'une jeune femme qui voudrait être heureuse.
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Moynat ; regards croisés, perspectives
Clémence Boulouque
- Cercle D'Art
- La Collection
- 18 Février 2016
- 9782702210475
Apporter un regard contemporain sur le savoir-faire mais aussi sur la créativité de l'un des plus anciens malletiers français dont le premier atelier a été fondé en 1849 : tel est l'enjeu de cet ouvrage. L'oeil, c'est celui de Jérôme Bryon. Ce photographe donne une véritable interprétation artistique des ateliers, des gestes et des traditions à travers des angles inattendus et dans un style très épuré. La plume, c'est celle de l'écrivaine Clémence Boulouque, dont l'expression sensible entraîne le lecteur dans une fi ction romanesque et poétique inspirée du style même de Moynat.
L'objet livre lui-même a été particulièrement soigné, pensé comme un écrin pour cette passionnante histoire véritablement artistique.