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Dominique Bona
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Les Partisans : Kessel et Druon, une histoire de famille
Dominique Bona
- Folio
- Folio
- 3 Octobre 2024
- 9782073058829
Joseph Kessel - Maurice Druon : retour au pays des grands hommes. C'est encore le temps des héros, des aventuriers, des bâtisseurs. La vie ne leur fait pas peur. Ils la défient, ils la dévorent. Ils la veulent à la mesure de leurs rêves enflammés. L'un est l'oncle, l'autre le neveu. Ensemble, en 1943, ils ont signé les paroles de l'hymne de la Résistance, Le Chant des partisans. Leurs liens familiaux, d'abord tenus secrets, cimentent une relation très forte, marquée par la tendresse et la fidélité. Mais aussi par la même passion : écrire. J'ai aimé faire revivre ces deux légendes : l'étincelant Kessel du Lion et des Cavaliers, et le lionceau Druon, son presque-fils, auteur à panache des Rois maudits. Entre eux s'est glissée une femme au parcours non moins romanesque : Germaine Sablon, chanteuse et combattante, figure indissociable de leurs destins entrecroisés. D. B.
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?Les soeurs Heredia, Berthe Morisot, Yvonne et Christine Rouart, Jeanne Voilier, Colette... Avec un art savoureux du portrait, Dominique Bona chemine aux côtés de ses héroïnes - toutes des indomptables qui ont défié les mentalités de leur temps.
Dans les livres réunis ici, tout est vrai, nul besoin d'inventer la matière de ces destins, bien plus romanesques que la plupart des fictions. Elles ont été peintres, modèles, écrivaines, artistes. Aux contraintes, aux préjugés, elles ont opposé un talent inné pour la poésie, le rêve, la fantaisie. Elles ont cherché un sens à leur passion, lutté jusqu'à désespérer. Elles ont goûté les joies, enduré les peines, sans perdre de vue jamais l'étoile qui les guidait : l'ambition d'exister, la volonté farouche de signer pleinement et librement leur nom.
Dans un texte d'ouverture inédit, Dominique Bona revient sur la manière dont elle travaille et écrit, s'appuyant sur une documentation exhaustive qui lui permet de construire un véritable récit parmi les tours et détours que tisse l'existence. Le rythme et la couleur y priment toujours sur l'érudition : le lecteur a ainsi le sentiment de marcher dans les pas de ces femmes, si proches et si lointaines, qui ont voulu retenir les jours et qui, toutes, ont placé l'amour au coeur de leur vie.
Ce volume contient :
- Les Yeux noirs ou les Vies extraordinaires des soeurs Heredia
- Berthe Morisot. Le secret de la femme en noir
- Deux soeurs : Yvonne et Christine Rouart, les muses de l'Impressionnisme
- Je suis fou de toi. Le grand amour de Paul Valéry
- Colette et les siennes. -
Berthe Morisot ; le secret de la femme en noir
Dominique Bona
- Le Livre De Poche
- Litterature
- 2 Octobre 2002
- 9782253153474
Cette jeune femme en noir, au bouquet de violettes, aux yeux profonds, que peint Manet dans les années 1870, c'est Berthe Morisot. Elle garde sur son visage altier comme un secret. Un modèle parmi d'autres ? Non : la seule femme du groupe des Impressionnistes. Berthe Morisot, née dans la province française en 1841, fille de préfet, peint et expose parmi ce clan d'hommes, ceux qui sont encore des réprouvés sans public, des réfractaires à l'art officiel : Manet, Degas, Monet, Renoir. Ardente mais ténébreuse, douce mais passionnée, aimant la vie de famille mais modèle et amie - et qui sait ? peut-être davantage - d'Edouard Manet dont elle épouse le frère : il y a une énigme dans les silences et les ombres de Berthe Morisot.
Dominique Bona, puisant aux archives inédites, fait tournoyer la fresque de l'Impressionnisme : de Giverny aux plages normandes, de Mallarmé rédigeant des billets doux pour Méry Laurent ou Nina de Callias aux lavandières qui posent pour Renoir, de la sanglante Commune de Paris au règne de la bourgeoisie corsetée, des salles du Louvre aux ateliers de la bohème.
Dominique Bona peint ici le portrait subtil d'une artiste qui inventa sa liberté. -
Colette et les siennes
Dominique Bona
- Le Livre De Poche
- Le Livre De Poche
- 28 Février 2018
- 9782253091523
Août 1914. Dans un joli chalet du 16e arrondissement, Colette, la romancière, la journaliste célèbre, fait venir ses amies les plus proches. Il y a Marguerite Moreno, la comédienne ; Annie de Pène, la chroniqueuse et « presque soeur » ; Musidora dite Musi, bientôt la première vamp du cinéma. Ces quatre femmes libres qui portent les cheveux courts et délaissent le corset, n'oublient pas le ciel de Paris où passent les dirigeables, ni leur travail, ni les hommes. Elles vont vers l'être aimé, quel qu'il soit. Au coeur de l'histoire, sanglante et sauvage, elles affirment leur personnalité, leur amitié et leur insoumission.
Un récit sensible, nuancé. Des mondes enfouis surgissent. C'est fascinant. Marie-Françoise Leclère, Le Point.
Portraits vivants, sens des destinées, refus de l'exhaustivité. Une biographie non conventionnelle, à l'image de ses héroïnes. Marie-Laure Delorme, Le JDD.
La biographe semble être une envoyée spéciale revenue d'un reportage. Bernard Morlino, Le Magazine littéraire. -
Aristocrate bohème, figure de la haute société des années soixante, Jacqueline de Ribes est devenue une icône du style et un symbole de l'élégance française. Amie d'Yves Saint Laurent et de Luchino Visconti, elle a été l'un des «Cygnes» de Truman Capote et de Richard Avedon. Cette reconnaissance mondiale est illustrée, en 2015, par une magistrale exposition au Metropolitan Museum de New York. Son visage a été projeté en pleine lumière sur l'Empire State Building. Quelle femme et quels secrets se cachent derrière la légende de papier glacé ? Ce destin, qui voit s'achever l'ancien monde et apparaître de nouveaux codes, des innovations stupéfiantes, j'ai tenté d'en déchiffrer l'énigme. D. B.
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Cette première grande biographie de Romain Gary éclaire les mille facettes de celui qui fut l'auteur d'une des plus belles mystifications littéraires de tous les temps : Émile Ajar. Il y eut l'enfant juif, pauvre, né à Moscou en 1914, l'adolescent ambitieux qui se fit connaître de Kessel et de Malraux, le soldat de De Gaulle, aviateur dans les Forces françaises libres, le diplomate qui sillonna l'Europe avant de conquérir l'Amérique, le consul général de France à Los Angeles, le mari de Jean Seberg. Gary, deux fois prix Goncourt, resta toujours obsédé par la recherche lancinante du dépassement de soi-même. Il fut un homme de vastes ambitions et de grandes passions, un artiste dans son siècle et un magicien du rêve.
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Dans un récit intime en forme de confession, Dominique Bona retrace sa vie d'écrivain, à la fois romancière et biographe. Elle dévoile ses émotions, ses sentiments et les rencontres qui ont construit sa propre identité. Car si ses romans ont remporté successivement les prix Interallié et Renaudot, elle s'est depuis intéressée aux vies des autres, qui ne sont pas toujours les plus connus - ainsi les soeurs Heredia, Berthe Morisot, Gala Dalí, Clara Malraux, la famille Rouart, mais aussi Romain Gary, Stefan Zweig, Camille Claudel et Colette. Dominique Bona défie aussi l'interdit en dévoilant les amours secrètes d'André Maurois et de Paul Valéry.
Dans ce récit enlevé, plein d'humour sans être dénué de nostalgie, elle raconte la part cachée de ses livres, les enquêtes pleines de risques et d'embûches, les coups de foudre, les hasards et les désillusions qui ont fait de chacun d'eux une histoire personnelle. Elle convoque avec tendresse et humour les personnages de sa famille imaginaire mais, sous le masque que le biographe s'impose toujours pour raconter d'autres vies que la sienne, c'est elle que l'on découvre, dans cette autobiographie d'une vibrante sincérité.
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Le mystère Zweig révélé par un livre saisissant. L'édition collector pour célébrer les 20 ans de Tempus Comment un écrivain aussi discret que Stefan Zweig (1881-1942) est-il parvenu à embraser le coeur de ses créatures romanesques et à envoûter tant de ses lecteurs ? Homme impétueux, sous son élégance Mitteleuropa de juif autrichien, cet artiste attire la foudre. Choyé par les élites, il aurait pu demeurer l'archétype d'une civilisation disparue, broyée par les guerres et les totalitarismes. Or, bien plus que certains de ses contemporains naguère illustres, il n'a pas cessé de séduire. Ses biographies de Fouché et de Marie-Antoinette conservent un charme et une profondeur inégalés. La Confusion des sentiments continue de troubler. Peut-être les lueurs sombres, les fumées délétères de son oeuvre correspondent-elles à nos tourments contemporains.
Tenter de rendre vivant cet homme de passion à travers une biographie passionnée , telle était l'ambition de Dominique Bona : défi relevé, et avec quel talent ! -
Camille et Paul ; la passion Claudel
Dominique Bona
- Le Livre De Poche
- Le Livre De Poche
- 5 Novembre 2008
- 9782253121688
Fièvre, passion, génie. C'est sous les signes de feu de la création et de la destruction qu'ont vécu les Claudel : Camille le sculpteur, Paul le poète.
Cette biographie évoque, pour la première fois, leurs rapports fusionnels. Camille, intransigeante, affronte les incertitudes de l'art et de la vie de bohème ; Paul trompe son mal de vivre dans les voyages et l'exotisme, en Chine, au Brésil, au Japon. Ces destins, séparés en apparence, se sont nourris l'un de l'autre. La soeur et le frère vont connaître les mêmes amours funestes. Paul s'éprend de Rosalie Vetch, une femme mariée qui l'abandonnera ; Camille subit l'envoûtement de Rodin jusqu'à la folie.
Dominique Bona retrace les épisodes de leurs vies tourmentées. Elle révèle les liens profonds entre ces deux artistes lumineux et déchirés : unis, au-delà de l'adversité, par une fraternité indestructible. -
Les yeux noirs ; les vies extraordinaires des soeurs Heredia
Dominique Bona
- Le Livre De Poche
- Le Livre De Poche
- 1 Décembre 1991
- 9782253058465
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Deux soeurs ; Yvonne et Christine Rouart ; les muses de l'impressionnisme
Dominique Bona
- Le Livre De Poche
- Litterature
- 12 Juin 2013
- 9782253173533
Tout le monde connaît Yvonne et Christine Lerolle. Elles ont été immortalisées par Renoir dans son tableau : Yvonne et Christine Lerolle au piano (1897). Leur père Henri était peintre et collectionneur. Il comptait parmi ses familiers des artistes, des écrivains, des musiciens : Renoir, Degas, Debussy, Chausson, Mallarmé, Gide, Claudel... Elles avaient tout pour être heureuses, quand Degas, qui aimait jouer les entremetteurs, eut l'idée de les marier à deux des fils d'un autre collectionneur de ses amis, Henri Rouart. Les soeurs Lerolle, devenues les soeurs Rouart, en avaient fini avec le bonheur et l'insouciance.Un moment de lecture que l'on n'est pas près d'oublier, un moment de bonheur. Edmonde Charles-Roux de l'académie Goncourt, La Provence. Ces deux soeurs inspirent à l'auteur un livre plein de charme et de mélancolie, qui écrit simultanément l'histoire d'une époque. Alice Ferney, Le Figaro littéraire.
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Femme éprise d'aventure, compagne à l'énigmatique séduction, muse dont le destin doit tout à la passion... Gala reste un mystère. Pour ses amants, pour ses maris, elle est mère et amante : en elle, trois des plus grands artistes du XXe siècle - Paul Eluard, Max Ernst et Salvador Dali - puiseront une sorte d'air vital, puissant, nécessaire.Solitaire et secrète, Gala a eu une enfance russe, une jeunesse rebelle, une vie étincelante et cosmopolite. On la dit femme fatale aux terribles appétits, tour à tour brûlante et glacée. Dominique Bona présente l'aventure du surréalisme sous un jour nouveau : lorsque les poètes, les peintres les plus célèbres furent fascinés et inspirés par une femme qui, tout au long de sa vie, a protégé farouchement son univers intérieur.
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Clara Malraux
Dominique Bona
- Le Livre De Poche
- Ldp Litterature & Documents
- 12 Octobre 2011
- 9782253156963
Malraux, ce n'est pas seulement André. C'est aussi Clara : sans elle, sa vie, sa légende auraient sans doute été différentes. Entre eux a existé un lien fait de complicité et de passion. Ils se sont aimés, déchirés, trompés. Ils ont tout connu ensemble, sauf l'ennui. Vivant éperdument et en communion les fêtes des années vingt, à la confluence des débats intellectuels, politiques et artistiques, ils ont trouvé dans les voyages l'exotisme, la révolution chinoise, la drogue qui convenait à leurs tempéraments survoltés. [.] Destin magnifique et cruel. Ce livre montre comment une femme moderne, libre, tente d'exister à l'ombre d'un grand homme. Non pas par lui mais avec lui. Et même, sans lui. D. B. La biographie de Dominique Bona se lit comme un roman. Roman de guerre, roman politique, roman d'amour. Bernard Pivot, Le Journal du dimanche. Passionnant et bouleversant de la première à la dernière page. Version Femina.
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Je suis fou de toi ; le grand amour de Paul Valéry
Dominique Bona
- Le Livre de Poche
- Le Livre De Poche
- 17 Mai 2017
- 9782253185710
1938. À soixante-six ans, écrivain et poète légendaire, professeur au Collège de France, père de famille et mari aimant, Paul Valéry est le grand personnage de la Troisième République. Pourtant, c'est un homme sans défense qui s'engage dans une bataille qu'il s'était juré de ne plus livrer : celle du coeur. Il est amoureux, et Jeanne Voilier, trente-cinq ans, est la plus terrible des guerrières.
Avocate, éditrice, divorcée et libre de moeurs, courtisée par les plus grands, elle a pris sa revanche sur ses origines lorsqu'elle rencontre Paul Valéry. Lui aussi a connu d'autres femmes, mais jamais il n'a laissé l'amour briser la forteresse de son esprit ou nuire à sa famille et à son écriture. Le corps sculptural de Jeanne, son sourire, son charme mystérieux auront raison de lui. C'est l'histoire d'un couple hors du commun, talentueux, tendre, cruel, traversé par la littérature et par la grande histoire.
Un récit magistral. Bruno Corty, Le Figaro littéraire.
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Une vie de Gala
Dominique Bona
- Flammarion
- Histoire De L'art Flammarion
- 1 Novembre 2017
- 9782081416376
Qui était Elena Diakonova, plus connue sous le nom de Gala, la mystérieuse et inséparable épouse de Paul Eluard puis de Salvador Dali ?Solitaire, fermée sur un monde intérieur dont elle garde farouchement le secret, Gala fascine et joue de ses multiples sortilèges. En elle, ces deux grands artistes du XXe siècle ont puisé une énergie vitale, puissante. Elle fut une part de leur génie.Cette biographie, enfin illustrée et riche d'archives inédites, nous présente l'aventure surréaliste sous un jour nouveau.
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Argentina, terre de rêve et d'espérance, planète imaginaire pour tous les Européens qui, au début du siècle, vont chercher fortune en Amérique du Sud. Jean Flamant a vingt ans. Pauvre mais ambitieux, il quitte le nord de la France, brisé par la guerre. En mai 1920, il s'embarque à bord d'un somptueux paquebot avec la foule des émigrants de troisième classe en direction de La Plata. Argentina raconte la saga d'un homme façonné à travers de multiples rencontres et de multiples lieux. De Buenos Aires à la Terre de Feu, s'écrit une aventure aussi passionnée que la terre qui l'a inspirée.
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Les Rouart ; de l'impressionnisme au réalisme magique
Dominique Bona
- Gallimard
- 23 Octobre 2014
- 9782070143863
Il existe des familles de peintres. La famille Rouart appartient à cette catégorie. Henri Rouart, grand collectionneur, inventeur, et peintre lui-même à la fin de sa vie, créa autour de lui un réseau familial et amical où l'on retrouvera, entre autre, Edgar Degas, Edouard Manet et Berthe Morisot. Son rôle de collectionneur a par ailleurs fait date dans l'histoire de l'impressionnisme. Son fils Ernest, époux de Julie Manet - fille de Berthe Morisot - était quant à lui artiste-peintre, aquarelliste, pastelliste, graveur, et collectionneur français.
Enfin, son petit-fils Augustin, proche de Maurice Denis, fut un "moderne des années 30" C'est l'histoire de cette famille que nous présenterons dans ce beau-livre, à travers plus de quatre-vingt oeuvres - peintures, aquarelles et dessins.
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Près de Saint-Tropez, dans une luxueuse maison qui domine la mer, David et Marie-Hélène Paul-Martin passent leur été, comme chaque année. Il y a leurs enfants, leurs amis avec qui ils forment une société artistique et mondaine ; il y le ciel bleu, le soleil, tout pour être heureux. Il y a enfin et surtout Malika. Jeune, très belle, venue du Maroc, elle a été engagée pour s'occuper des enfants et de quelques travaux domestiques.
Personne ne pouvait se douter, cet été-là, que la seule présence de Malika allait bouleverser l'ordre des vacances, du bien-être, mais aussi l'ordre souterrain des passions, des pulsions du corps et des sentiments. Malika est-elle une créature ensorcelante, diabolique ? Est-elle l'héroïne d'une ambition secrète, d'une revanche redoutable ? Ou bien, tout simplement, une jeune fille innocente, inoffensive, sur qui chacun projetterait ses fantasmes, ses mensonges ou ses perversités ? Construit à la manière d'une enquête, ce roman cherche à comprendre, cerner et percer une vie, dont l'étonnante complexité finit bientôt par nous envoûter.
Malika, à la fois insaisissable et si présente, offre au lecteur un personnage de femme qu'il n'oubliera jamais.
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« Berthe Morisot est au coeur - sinon le coeur - de la grande aventure impressionniste. Ni grâce ni muse, mais peintre à part entière dans un univers d'hommes qui admirent son pinceau, sa palette - autant que ses yeux noirs -, elle figure parmi les artistes les plus audacieux de son époque.
Degas, Monet, Renoir furent ses amis et la tenaient en haute estime. Manet l'a peinte inlassablement, elle porte son nom pour l'état-civil. Provocation... ? C'est un monde sans sexe et sans violence que j'ai choisi de peindre à travers ce portrait d'une femme - résolument pudique, secrète, étrangère à toute forme d'exhibitionnisme, et pourtant passionnée, ardente, dont toute la vie est habitée par les démons du désir et du rêve. »D. B. -
« Du balcon, elle regardait le palmier et au loin, l'ombre violette des dunes. Tout autour, invisible dans la nuit, s'étendait la ville morte. Pas un bruit ne montait vers elle, pas un frisson de vent. » Sarah, une femme désormais sans attaches sentimentales, parvenue à un tournant de sa vie, se calfeutre dans une villa de la Belle Epoque, sur les hauteurs d'Arcachon. Décor mauresque, moiteur de serre, jardin tropical. Sarah aimerait connaître les passions et les fièvres que le présent ne lui a pas toujours offertes. Elle flotte dans ce paysage délavé de gris sans savoir à quoi s'employer. La maison, musée et boudoir, la fascine peu à peu. Quel mystère hante encore la villa Teresa ? D'où sortent les fantômes d'une présence féminine toujours palpable ? Qui était le baron Ifla Horus à qui appartenait la villa ? Dans « cet univers à la fois arrogant, désuet et secret » d'une ville balnéaire où les malades de la tuberculose venaient jadis chercher une guérison impossible, la belle oisive va basculer dans le passé. En effet, c'est à la faveur d'une rencontre avec un étrange notable, pharmacien mais bibliophile à ses heures, qu'elle croise la biographie de Gabriele d'Annunzio, jouisseur tout autant que poète, mais aussi une femme russe, dont chacun autour d'elle semble porter le deuil. Du présent où l'attend peut-être un dernier amour et du passé où les maîtresses de d'Annunzio réclament leur plaisir, qui va triompher ?
Dominique Bona a écrit ici un voyage vers le jadis, s'inspirant des touffeurs et des charmes d'une Ville d'Hiver, encerclée par la maladie comme par les fantômes, plus vivants que les promeneurs d'aujourd'hui. -
Saint-Domingue, au dix-huitième siècle, la plus belle colonie du Roi de France. La jeune femme d'un planteur de canne à sucre, d'abord effrayée par l'île opulente, se laisse peu à peu envoûter : les chevauchées à cru sur la plage, les peaux noires et nues, le tambour de la nuit africaine qui monte avec les ombres. Une nuit tropicale et dangereuse, une nuit vaudoue. La dame de Saint-Domingue va risquer sa vie et l'honneur des siens, alors que l'île s'affranchit de l'esclavage, dans la passion. Elle laisse en héritage le manuscrit de Port-Ebène.
De nos jours, au mas de Maguelonne, l'éditeur Jean Camus lit dans la hâte le récit de la dame d'autrefois. De sa voix si claire, cette femme possédée révèle ses amours interdites. Le sang qui baigna l'île, alors, fut-il seulement celui de la Révolution française ? Le manuscrit retrouvé est-il exorcisme ou confession ?
Dominique Bona a écrit un roman voluptueux et magique où passe comme en rêve toute histoire de Saint-Domingue, Haïti aujourd'hui : planteurs despotes, esclaves en fureur, docteurs-feuille jeteurs de sort, métis préparant le renversement de la colonie, traîtresses et innocents. Une fresque noir ébène et rouge sang d'où se détache le visage d'une femme libre d'aimer.
Dominique Bona a publié plusieurs romans et biographies parmi lesquels les Yeux noirs (1989), Malika (Prix Interallié 1992) et, dernièrement, Stefan Zweig, l'ami blessé (1996). -
Trois femmes superbes et capricieuses face à un écrivain célèbre. Trois destins dont il reste une correspondance totalement inédite, ici dévoilée, qui court sur un demi-siècle, un paquet de lettres et de notes où elles ont jeté en vrac leurs espoirs et leurs promesses, leurs mensonges et leurs attraits. L'homme, c'est Emile Herzog, plus connu sous le nom d'André Maurois (1885-1967), qui fut une gloire en France et à l'étranger, et dont on découvre sous l'habit d'académicien le visage caché du séducteur, de l'amant qui souffre, qui fait souffrir, qui s'enflamme, et puise non sans perversité la matière de ses livres dans cette acrobatie amoureuse. Et les femmes ? Les voici :
C'est à Genève, en 1909, que l'héritier d'une usine de textiles, élevé avec rigueur, rencontre Janine de Szymkiewicz, tout son contraire. Elle a 17 ans, c'est la fille aux cheveux blonds d'un comte polonais mort de phtisie, et d'une mère bohème et volage, catholique et coûteuse. Il faut beaucoup de patience à Emile, bourgeois et juif laïc, pour convaincre les deux familles de consentir au mariage. Ce visage d'ange, ce corps qui réclame les soins et les fourrures les plus chères, cette épouse slave, il l'aimera follement. La preuve ? Ces lettres tendres, mutines, protectrices. Il les envoie de partout, des usines d'Elbeuf à la ligne de front de la première guerre, parmi les blessés, lui dissimulant une boucherie qu'elle peine à imaginer, et brimant gentiment ses demandes d'argent, de fleurs, de chapeaux. « Quand serai-je sage ? » dit-elle, dansant à Deauville, et peut-être davantage, dans les bras de dandys américains. Ils auront trois enfants, dont deux garçons qui ne sont peut-être pas de lui... Neurasthénique, elle meurt à l'âge de 31 ans, des suites d'un avortement. Emile est devenu André Maurois après avoir publié Les Silences du colonel Bramble. Inconsolable ? Pour combien de temps ?
Paris, 1924. Issue d'un milieu proustien, petite-fille de la muse d'Anatole France et fille du dramaturge Gaston de Caillavet, snob et anorexique, brune élancée, Simone de Caillavet sera « l'infirmière du coeur » d'André Maurois. C'est bientôt un couple à la mode, de toutes les fêtes. Elle est la dactylographe dans l'ombre, la confidente, la conseillère, parfois la victime. Ses liens avec l'Académie faciliteront l'élection de l'ambitieux Maurois en 1936, grâce à l'appui d'un certain Maréchal Pétain ! Ce que les gaullistes n'oublieront pas. Simone écrit beaucoup, lettres et poèmes. Elle se sait moins aimée, adulée, que ne le fut Janine. Jusqu'à leur exil aux Etats-Unis, pendant qu'en France on craint pour la survie de la famille Maurois, elle ne cesse de se battre contre les « sirènes ».
Lima, 1947. C'est à « la voix même de l'Amour », au corps sensuel et troublant d'une admiratrice, qu'André Maurois va s'abandonner, s'affichant avec elle lors d'une tournée de conférences en Amérique du Sud. 20 jours et 54 lettres : cela suffit à l'entêtante présence de Maria de Las Dolorès Garcia, la péruvienne, pour captiver un homme qu'affole sa beauté, et qu'il chante dans des lettres et poèmes presque naïfs. Simone veille, souffre, et dompte ce Don Juanisme. Elle retournera cet embrasement final à son profit - alors qu'André Maurois en fera encore un autre livre. Maurois a-t-il été fidèle à une seule femme ? Ou à une image idéale ? N'y aurait-il qu'un seul amour ? -
"C'est un atelier de l'île Saint-Louis, au fond d'une cour. La Seine a beau couler tout près, le long du quai de Bourbon, ses eaux miroitantes sont invisibles depuis ce rez-de-chaussée, fermé sur l'intérieur. Un décor misérable, crépusculaire. Le jour n'y pénètre plus depuis que l'occupante des lieux a cloué des planches sur ses volets pour obturer les fenêtres. Nul ne pénètre que par exception dans cet antre de sorcière, prison volontaire où Camille Claudel, après sa rupture avec Rodin, s'est emmurée vivante".
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