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François Sureau
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«La Seine est le fl euve sur le bord duquel j'aurai passé l'essentiel de ma vie. Je me suis aperçu très tard que cette mince coulée grise et verte formait le centre d'un territoire réel et imaginaire, dont je n'avais cessé de vouloir déchiffrer le secret. » De la source à Troyes, de Samois à Évry, Bercy, Paris et au-delà, François Sureau suit les courbes de la Seine et rapporte de chacune de ses haltes un récit unique, étonnant et libre.
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«Je connais peu d'images aussi frappantes que celle par laquelle Nabokov décrit le départ d'un train : ce sont les wagons qui reculent le long du quai. Quant à la destination, elle n'est jamais celle qu'on a entrevue, en esprit, au moment de s'en aller.» François Sureau n'a jamais cessé de rechercher la compagnie bienfaisante de ceux qui, comme lui, ont été habités par le désir de s'en aller ; de Victor Hugo, fuyant la politique à Guernesey, à Philby père et fils fuyant la loyauté nationale, en passant par Patrick Leigh Fermor et sa soif d'éprouver la mystérieuse unité du monde. À travers leurs voyages, l'auteur revoit certains moments de sa vie : la Hongrie au moment de la chute du Mur, l'Inde et l'Himalaya, la guerre en Yougoslavie. Dans ce récit, l'écrivain poursuit avec éclat sa méditation sur la beauté de l'aventure.
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«Je me suis demandé depuis, presque chaque jour, si j'aurais pu rédiger autre chose que ce que j'avais écrit».
Paris, début des années 1980. Un ancien militant basque refuse de rentrer en Espagne après vingt ans d'exil. Il réclame la protection de la France, car il se dit menacé de mort dans son pays.
Pour la justice française, l'affaire est délicate. Accéder à cette demande, c'est nier le retour de l'Espagne à la démocratie et à l'État de droit. Refuser serait faire preuve d'aveuglement sur la réalité de ces assassinats visant régulièrement les ex-opposants du franquisme. C'est au narrateur de ce livre, un jeune juriste encore inexpérimenté, qu'il va revenir de trancher.
De la décision de justice qui sera prise et du drame qui en découlera François Sureau a tiré le plus bref et le plus saisissant de ses textes.
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«Personne d'autre que le citoyen libre n'a qualité pour juger de l'emploi qu'il fait de sa liberté, sauf à voir celle-ci disparaître. Ainsi la loi ne peut-elle permettre à l'État de restreindre abusivement la liberté d'aller et venir, de manifester, de faire connaître une opinion, de s'informer, de penser pour finir.» François Sureau Lorsque Chateaubriand déclare que «sans la liberté il n'y a rien dans le monde», ce n'est pas seulement un propos de littérateur. Il exprime cette vérité trop souvent oubliée que «sans la liberté», il n'y a pas de société politique, seulement le néant de ces individus isolés auquel l'État, porté à l'autoritarisme et à l'ordre moral, a cessé d'appartenir.
Tel est bien le danger de la démocratie moderne que François Sureau s'emploie ici à désigner tant dans nos moeurs sociales que dans notre vie politique et, sans concession, à la lumière de nos responsabilités individuelles et collectives. L'homme est voué à la liberté ; il lui revient continûment, avec «patience et souffle», d'en reformuler le projet politique et de n'y rien céder. -
En 1938, Blaise Cendrars a cinquante et un ans. Il est «le bourlingueur», et l'un des écrivains les plus connus du temps. Pourtant il est triste, et n'arrive plus à écrire. Un soir, un ami lui présente Élisabeth Prévost. Elle a vingt-sept ans, a déjà traversé l'Afrique plusieurs fois ; elle est belle, riche, c'est une aventurière.Pendant un an, Cendrars part vivre avec elle dans la forêt des Ardennes, où elle élève des chevaux. Auprès d'elle, il puise l'enthousiasme et se remet à l'oeuvre. Ils forment le projet d'un tour du monde à la voile, s'organisent. Mais c'est la guerre : Cendrars la quitte presque sans un mot, pour s'engager à nouveau. Ils ne se reverront pas.Nul ne sait ce qu'il y a eu entre eux pendant cette année hors du temps, mais cette rencontre fugace, magique, fut importante pour tous deux.Dans des notes trouvées après sa disparition, Élisabeth Prévost écrit : «Blaise Cendrars est l'homme qui a le plus marqué mon coeur et mon esprit.»
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Ce livre est le libre récit d'une vie d'homme d'action. Celle de Patrocle Passavant des Baleines, lieutenant de vaisseau, agent de l'État, aventurier bien vivant, qui, à l'instar de Moravagine ou de Battling, ses prédécesseurs, aurait pu, tout aussi bien, n'être qu'une créature de fiction.
Mais, l'auteur peut en témoigner, cette vie de héros, Passavant l'a conduite sans faiblir vingt ans durant. Yougoslavie, Cambodge, Djibouti, Afghanistan...
Comment épouser le mouvement d'une pareille existence, sinon en inventant ce long poème, qui chante un monde où l'action est vraiment la soeur du rêve ?
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« J'ai longtemps détesté Ignace de Loyola, lui trouvant l'air d'un égaré baigné de larmes, nous appelant sans discrétion aux sacrifices qu'une imagination médiévale lui faisait concevoir.
Je n'aimais ni sa phrase, ni ses deux étendards, ni son passé de soldat ni son avenir de général du pape, ni son visage au front étroit et fuyant. Son militarisme m'écoeurait, tout comme ses règles et ses disciplines et les mille arguties de sa correspondance. je ne voyais pas comment le même homme qui avait voulu, selon la tradition orientale, devenir "fou pour le Christ", et méprisé, pouvait dans ses lettres peser à ce point le pour et le contre et composer avec les puissants.
» En un portrait bref et acéré, François Sureau fait céder l'image trop lisse d'un homme auquel les livres pieux sont impuissants à rendre justice.
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Au début du siècle, un petit château dans le Berry. Les habitants du pays croient que chaque nouveau propriétaire apporte avec lui une nouvelle guerre. Augustin Pieyre est chirurgien à la Pitié-Salpêtrière. Il aime son métier. Il a pris, croit-il, la mesure de sa vie, entre l'hôpital et ses misères, son père, libraire place Saint-Sulpice, l'amour qu'il porte à sa ville, et les plaisirs de l'amitié. Il qui reste encore à passer de l'autre côté du miroir. Augustin Pieyre et le château de Bussy se rencontrent. Commencent pour Augustin un parcours initiatique où, sur les traces de ses aînés, il est mis en face de la folie, de l'amour, de la guerre, et de sa propre mort. Le Berry, étangs et forêts, Paris et l'hôpital, la Macédoine et Salonique, l'Égypte et l'Alsace, sont à l'arrière-plan de ce long voyage dicté par le désir de traverser les apparences.
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«Je m'en remets, dans l'ordre profane, à Guillaume Apollinaire. J'ai fréquenté son école parce que j'ai compris très tôt que notre rencontre avait été décidée ailleurs ; que je pourrais apprendre de lui comment consentir sans faiblesse, m'attrister sans me perdre, chercher sans me décourager.»Prenant le contre-pied des biographies, François Sureau a choisi de remonter le cours de la vie d'Apollinaire, pour mieux s'approcher de ce qui a hanté de manière permanente l'existence de Guillaume et fait de lui un frère : la mort, la vie, la guerre, les femmes, la France, l'étranger.Ce n'est pas tant le destin du poète qui importe à François Sureau, que son acuité à percevoir le monde dans lequel il vivait et la retranscription unique qu'il en livra dans son oeuvre. Ma vie avec Apollinaire montre combien elle résonne encore, intacte, un siècle après que la grippe espagnole a emporté l'écrivain.
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En mars 1918, la Grande Guerre est tout près d'être perdue, sous les coups de l'armée allemande rassemblée pour un dernier assaut. Au même moment, le gouvernement belge demande au gouvernement français de lui prêter la guillotine et le bourreau de Paris pour exécuter à Furnes, en zone d'occupation allemande, un condamné à mort. Voici plus de cinquante ans que la Belgique n'exécute plus ses criminels, mais le roi des Belges a décidé de faire un exemple. La France accepte. Deibler, « l'exécuteur des hautes oeuvres », se met en route vers Furnes, avec sa machine démontée et rangée dans des caisses, sous la protection d'une petite escorte. Il leur faudra traverser la ligne de front, munis de sauf-conduits délivrés par tous les belligérants. Les États se sont mis d'accord, non pour arrêter la tuerie, mais pour permettre à un bourreau d'exécuter un homme de plus.
S'inspirant de faits réels, François Sureau nous présente un récit dramatique sur l'obéissance aux ordres, une méditation sur la conscience de ceux qui y consentent malgré tout.
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Je ne pense plus voyager est une méditation sur la mort de Charles de Foucauld (1858-1916).
Prenant comme point de départ des éléments nouveaux découverts sur Madani, principal complice des assassins de Foucauld, et sur le capitaine Florimont, qui l'interrogea 30 ans après les faits, François Sureau revient sur le dénuement absolu dans lequel a fini Foucauld au désert et tente de relire son itinéraire à cette lumière.
Tout entier abandonné à Dieu, n'ayant converti personne, lâché par l'institution religieuse - c'est la radicalité des derniers jours de la vie de Foucauld qui intéresse François Sureau et qu'il souligne dans ce livre. Radicalité de cet homme qui a grandi dans une famille où dépression et folie de ses parents marquèrent profondément son enfance. Radicalité de sa vie de noceur et d'officier, qui s'oppose à l'extrême pauvreté de ses derniers jours. Radicalité de cet homme qui s'intéresse aux tribus d'Afrique du Nord, en recueille les poèmes et la langue, quand les colons ne les considèrent que comme des ennemis. Radicalité encore de Foucauld qui voyagea en Afrique du Nord dans un déguisement de rabbin et fit l'expérience du regard haineux porté sur les juifs à l'époque. Radicalité de sa lecture des évangiles, dont il retient la figure de Jésus parfait anonyme à Nazareth, qui travaille de ses mains et ne prêche pas encore.
Après Inigo et Le chemin des morts, François Sureau signe un nouveau récit de vie, où échecs, creux, et manques valent plus que hauts faits et triomphes.
Parution simultanée dans la collection blanche d'un recueil de poésie : Sur les bords de tout.
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Pour la liberté ; répondre au terrorisme sans perdre raison
François Sureau
- Tallandier
- 31 Août 2017
- 9791021028883
À deux reprises, François Sureau a plaidé devant le Conseil Constitutionnel la non-conformité à notre Constitution de dispositions législatives antiterroristes, en tant qu'avocat représentant la Ligue des droits de l'homme : la première pénalisait la consultation de sites terroristes, la seconde créait un « délit d'entrepriseindividuelle terroriste».
À deux reprises, il a gagné.
Ces deux plaidoiries constituent un magistral essai de défense de nos libertés contre la tentation totalitaire d'un État qui, face au péril djihadiste, est tenté d'abandonner ce qui fait l'essence de notre démocratie.
Convoquant Hugo, Tocqueville, Alain, Blum, Maritain ou Simone Weil, François Sureau nous livre ici un petit précis de pensée politique dans une langue altière et ample qui sembleconcentrerl'âme même de la France.
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Sans bruit sans trace est un recueil de poèmes «fortuitement» retrouvés dans une prison lointaine. Si l'on en croit le récit du légionnaire Roublev en préambule, l'auteur de ces vers est un certain Passavant des Baleines qui n'est autre que ce héros des conflits en Yougoslavie, Djibouti, Afghanistan dont François Sureau nous avait retracé la vie dans la chanson de Passavant.
Vrai-faux poèmes d'un vrai-faux héros, ce recueil joue à nous conter les aventures d'un homme de guerre contemporain - à l'heure où tout le monde s'efforce de penser qu'il n'en existe plus.
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Un soir de novembre 1918, au lendemain de la Victoire, un homme se souvient. Né en 1865 en Alsace, il repasse avec une précision calme et douloureuse la chronique d'une vie française. À vingt ans il a suivi les hommes de Lesseps au Panama. Dans la putréfaction tropicale il a vu s'effondrer les amours et les rentes. Revenu à Paris il devient, auprès de Clemenceau, une éminence grise de la Ill? République. Dans le lent crépuscule qui mène à la guerre, il est un montreur d'ombres et d'intrigues, rompu au clair-obscur de l'affairisme et des alcôves. Mais la trame secrète qui relie le scandale du Panama, la forfaiture des politiciens et les saignées de la Grande Guerre dessine, au soir de sa vie, l'image d'une corruption. Un acide qui a rongé le siècle comme le temps consume toute vie. Une femme tôt aimée, tôt disparue, qui représente tout cela, lui revient sans cesse en mémoire. Un vieil homme hanté par ses souvenirs dit son amertume et ses désillusions à l'égard de la politique.
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«Autant avouer que j'ai toujours eu la facilité de m'approprier les souvenirs des autres, même ceux des temps reculés. Je suis une machine à souvenirs, et c'est très bien ainsi, sauf quand il y a trop de grain à moudre et que la mécanique s'arrête, me laissant écoeuré de tout. J'ai connu la forêt de l'Argonne et le bal de Pavese. J'ai dîné chez Paillard, fait jouer le Quatuor Poulet. Le sable de Bir Hakeim a coulé entre mes doigts. J'ai pleuré devant Dunkerque et ri pour quelques courtisanes qui sont sous la terre... J'ai joui du spectacle de la comtesse Greffulhe sur les marches de Garnier, des papillons de la Forêt-Noire, des oiseaux que Buffon regardait. Je ne suis plus le même. Je ne serai pas le même. Je n'ai jamais été le même... Si le passé m'a fait une seconde nature, je n'y puis rien.»
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Flottant sur le Nil, le corps d'un homme est trouvé, sans vie. Qui avait intérêt à percer à l'aide d'un coupe-papier en laiton le coeur impénétrable de Gabriel Bérard ? Ce banquier si français avait attisé les rancunes, déjoué trop souvent le sort, plaisanté avec la justice, celle des hommes et celle des dieux. Sous l'oeil narquois du juge de Haute-Egypte chargé de l'enquête, Maurice Bassily, deux mondes irréconciliables s'affrontent. D'une part, l'Egypte des pachas voltairiens, des felouques légères, des femmes oubliées par le temps, et du temps immobile qui ressemble à l'éternité. De l'autre, la France d'une certaine banque à la façade noire de fumée, un vieux pays qui se joue à la Bourse, place grisante de toutes les corruptions.
Mais les hommes impurs ou maladroits ne le furent pas toujours. Conte moral, étourdissante et rêveuse fable, roman réaliste, portrait à charge : François Sureau parle de ce qu'il connaît bien, l'Egypte et la France des années quatre-vingt. Et le Nil, indifférent, engloutit les péchés.
François Sureau est romancier. Il est l'auteur entre autres, de la Corruption du siècle (Prix Colette), l'Infortune (Grand Prix du roman de l'Académie française ) et Les hommes n'en sauront rien. -
Après La chanson de Passavant et Sans bruit sans traces, Sur les bords de tout est le troisième volet des aventures du lieutenant de vaisseau Passavant des baleines, dit tout simplement « Passavant ». Par l'entremise de ce double, François Sureau revient sur vingt ans d'aventures dans les points chauds du globe, aventures qu'ils traite sur un mode a la fois attendri et parodique.
Ce récit poétique a l'allure d'un collage ou les éléments les plus prosaïques et parfois les plus cruels de notre monde moderne servent malgré eux à une forme d'accomplissement.
Hommage a peine voilé à Cendrars comme aux ermites égyptiens des premiers siècles, Sur les bords de tout explore les rivages du fleuve qui nous emporte vers on ne sait où.
Parution simultanée dans la collection blanche d'un récit : Je ne pense plus voyager.
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Dans ce livre, le romancier François Sureau prend pour point de départ deux personnages de l'Evangile, le procurateur Ponce Pilate et le Centurion de l'armée romaine dont le serviteur est malade Deux pièces de théatre, deux histoires au fond qui permettent la « composition du lieu »chère à Ignace de Loyola, l'imagination de scènes qui ouvrent un espace pour la méditation. Deux hommes qui ont à voir avec le pouvoir, l'obéissance, la justice des hommes aux prises avec le message de Dieu. Deux hommes que la question de la croyance et de la confiance taraude. Deux hommes saisis ici dans l'humanité de leur questionnement.
Mais dans ces épisodes que nous croyons bien connaitre, tout va-t-il se passer comme prévu ?
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Prenant comme point de départ des éléments nouveaux découverts sur Madani, complice de l'assassinat de Charles de Foucauld (1858-1916), et sur un certain commandant Florimond, qui l'interrogea trente ans après les faits, François Sureau tente de relire l'itinéraire de Charles de Foucauld à la lumière du dénuement extrême dans lequel il a choisi de finir ses jours au milieu du désert.
Tout entier abandonné à Dieu, n'ayant converti personne, lâché par l'institution religieuse à la fin de sa vie - c'est la radicalité de Foucauld qui intéresse François Sureau. Radicalité de cet homme qui a grandi dans une famille où dépression et folie de ses parents marquèrent profondément son enfance. Radicalité de sa vie de noceur et d'officier, qui s'oppose à l'extrême pauvreté de ses derniers jours. Radicalité de ce religieux qui s'intéresse aux tribus d'Afrique du Nord, en recueille les poèmes et la langue, quand les colons ne les considèrent que comme des ennemis. Radicalité encore de celui qui voyagea en Afrique du Nord dans un déguisement de rabbin. Radicalité enfin de sa lecture des évangiles, dont il retient la figure de Jésus, parfait anonyme à Nazareth, qui travaille de ses mains et ne prêche pas encore.
Après Inigo et Le chemin des morts, François Sureau signe un nouveau récit de vie, où échecs, creux et manques valent plus que hauts faits et triomphes.
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Le Sphinx de Darwin : Un adieu aux Lettres
François Sureau
- Fayard
- Libres
- 8 Janvier 1997
- 9782213598383
" Au premier regard, je ne l'aimai pas. Je la crus de ces femmes qui attendent beaucoup des autres et rendent les hommes malheureux... Elle s'assit sur son bureau en parlant des Indiens du Canada, et je la désirai violemment... Elle s'en aperçut et noya son regard dans le mien avant de s'enfuir, mais elle s'enfuyait comme on s'installe pour longtemps... Reviendras-tu, Claire, avec ce rire qui m'a fait trébucher comme un pavé disjoint... "François Sureau est né en 1957. Il a fait divers métiers, comme les écrivains américains. Auteur notamment de La Corruption du siècle (Gallimard 1988), L'Infortune (Gallimard 1990, grand prix du roman de l'Académie française), L'Aile de nos chimères (Gallimard 1993), Les hommes n'en sauront rien (Grasset 1995).
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Pour survivre aux prisons japonaises dans l'Indochine occupée, Ambroise Vincent, le héros de Dunkerque et des maquis tropicaux, renseigne-t-il les Russes ? Afin de savoir si cet agent, sans doute le plus remarquable du service, est un lâche ou un traître, D. (Ducruech), son chef, lui tend un piège : Claire, une jeune recrue. Vincent, comme chacun d'entre nous, attend depuis toujours l'heure de sa délivrance. Et Claire s'en ira, coupable et enchaînée à son tour au secret. Roman d'espionnage ou conte oriental ? On ne saura pas, tant les deux genres s'apparentent dans le mélange mesuré de cruauté et d'indulgence que révèle une observation, presque tendre, des héros. Le folklore des services secrets est dépeint de l'intérieur : lutte sournoise et universelle de l'invisible avec le visible, goût du secret, manoeuvres de dissimulation et pseudo-énigmes, autant de signes du destin. Enfin la banalité du courage quotidien, un oeil sur le front ennemi et l'autre sur le tableau d'avancement, le portrait d'une bureaucratie dérisoire et héroïque, dans cette France de l'après-guerre où le soupçon divise encore les hommes de devoir tandis que plane la nostalgie de l'Est, de Sedan à Moscou. Ni hasards ni coïncidences. Il n'y a que des fiches tenues par des hommes sur d'autres hommes. A moins qu'il n'existe autre chose dont on ne sait rien, et à quoi le plus puissant d'entre nous ne fait jamais qu'obéir.
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François Sureau nous présente la première synthèse documentée sur la notion centrale de souveraineté extérieure et nous convie à une réflexion sur les fondements de la politique étrangère. Il démontre que le seul moyen de parvenir à la stabilité internationale est de promouvoir, conformément à la tradition française, une véritable société des nations. Maître de requêtes au Conseil d'État, François Sureau est cofondateur et codirecteur de la Revue française d'économie.
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«Chaque soir de nouvelles villas se vident, chaque matin l'on voit des familles gagner le port, croisant les belles lycéennes au large chemisier blanc, à la jupe qui dessine les hanches, et les pêcheurs de sardines. Alexandrie s'en va. Des policiers sifflent pour personne, comme des oiseaux, aux carrefours déserts. C'est l'hiver et pourtant il arrive que monte du rivage une odeur moite qui rappelle l'été. Dans ces moments, le regret est le plus fort. Ceux qui ont moins de bagages et d'enfants s'arrêtent pour un dernier café d'Alexandrie à la Maison du café. On lit au plafond la devise ordem in progresso. Les murs sont couverts de glaces biseautées, de statistiques, de réclames en français - les cafés brésiliens sont les meilleurs du monde - et l'on ne s'entend pas, à cause du bruit des hautes machines nickelées. Que dirait-on ? Ceux qui partent ne retiennent rien, ni le grondement ferrugineux du tram, ni les inscriptions des kiosques, ni l'odeur du poisson aux épices et au citron, enveloppé de papier huilé. Ils n'ont plus de mémoire. Du moins le croient-ils. Elle se vengera plus tard, en leur présentant, à l'occasion, Alexandrie telle qu'elle fut, plus complète même qu'ils ne l'auront jamais connue, et nimbée de la fraîcheur particulière aux premières fois.»