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tony côme
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Entre novembre 2020 et avril 2021, Tony Côme, historien de l'art et ami de longue date, s'est entretenu avec Marion Fayolle. À l'origine de ce livre, des promenades, des moments de cohabitation et de travail partagé. En arrière-plan, la Drôme des collines, où elle vit depuis plusieurs années, et les hauts plateaux ardéchois, ses racines. Dix ans après sa sortie de l'École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg et la publication de dix ouvrages, l'autrice et illustratrice nous invite dans les « fonds perdus » de son travail. La complicité qui noue les deux interlocuteurs offre une vraie immersion dans l'atelier, une rencontre avec son écriture, son engagements et ses doutes. La parole de l'intervieweur reste en réserve, on la devine seulement dans la retranscription des réponses à ses questions. Le lecteur finit par avoir l'impression qu'elle s'adresse directement à lui ou peut-être même qu'elle se parle à haute voix. Pensé dans le cadre des dix ans des éditions Magnani, cet entretien tend à révéler les nombreux questionnements et enjeux, souvent insoupçonnés, qui sous-tendent la pratique de l'illustration et de la bande-dessinée.
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L'Institut de l'environnement, une école décloisonnée ; urbanisme, architecture, design, communication
Tony Côme
- Editions B42
- 9 Mars 2017
- 9782917855744
C'est en 1968, alors que la Hochschule für Gestaltung d'Ulm, école mythique héritière du Bauhaus, est menacée de fermeture, que l'idée de son transfert à Paris émerge.
C'est sous la houlette de Claude Schnaidt, dernier vicerecteur de l'école d'Ulm, que l'idée d'un « Institut de l'environnement » sur le modèle pédagogique du College of Environmental Design de Berkeley prend forme.
Le bâtiment expressément élaboré par Robert Joly et Jean Prouvé est inauguré à peine deux années plus tard, rue Érasme.
Cette nouvelle institution aux allures de laboratoire pédagogique s'inscrit dans une mouvance pluridisciplinaire, à laquelle collabore un « collège d'enseignants-chercheurs » tous tournés vers l'objectif d'optimiser l'aménagement du cadre de vie. Une équipe de praticiens d'horizons différents est aussitôt recrutée:
L'urbaniste Jacques Allégret, l'architecte Claude Schnaidt, le designer Claude Braunstein, Manfred Eisenbeis, spécialiste en communication visuelle, diplômé d'Ulm, rejoignent des théoriciens en sciences humaines comme le sociologue Antoine Haumont, le psychologue Christian Gaillard ou l'économiste Odile Hanappe.
Ils initient à la recherche une première promotion de 80 « stagiaires ». Parmi eux, l'artiste Daniel Dezeuze, les fondateurs du collectif de graphistes Grapus, la designer japonaise Akiko Takehara ou encore Chilpéric de Boiscuillé, futur fondateur de l'école du paysage de Blois.
Aujourd'hui, tous gardent un souvenir ému de cette expérience, certains n'hésitant pas à parler de l'Institut de l'environnement comme d'une véritable « Abbaye de Thélème ».
Ce temple de la fertilisation croisée, ce laboratoire pédagogique giron de la recherche en design en France fut pourtant démantelé dès l'été 1971, reconfiguré en un centre de recherche spécialisé, cloisonné. Le « bâtiment Érasme » fut finalement récupéré par l'ENSAD en 1975 et détruit à la fin des années 1990 - malgré un intéressant projet de réhabilitation esquissé par Roger Tallon.
Fruit d'une longue enquête, nourrie par des documents d'archives inédits ainsi que par de nombreux entretiens avec d'anciens acteurs de l'Institut de l'Environnement, ce projet éditorial se propose de revenir en détail sur l'histoire de cette expérience institutionnelle exceptionnelle mais à présent oubliée.
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Première monographie consacrée au travail du designer / scénographe, avec un texte de l'historien du design Tony Côme, des entretiens et une importante iconographie.
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La Fabrique de Pinaffo & Pluvinage, cinquième volume de la collection Prisme, est constitué de plusieurs entretiens menés par Tony Côme avec le duo de designers Marion Pinaffo et Raphaël Pluvinage. Cette publication marque l'ouverture de la collection sur le travail d'une jeune génération de designers récemment diplômés, et permet d'explorer de nouvelles méthodes de travail, à deux ou en groupe.
Canalisateurs des gouttes d'eau (Château d'eau, 2017), des grains de sable (En cascade, 2023) et des panaches de fumée (Sfumato, 2023), férus de codes et d'automatismes, concocteurs de recettes de papiers et d'encres conductrices (Papier machine, 2018) ou pyrotechniques (Affiches artifices, 2021), le duo de designers Marion Pinaffo et Raphaël Pluvinage appartient à une nouvelle génération de designers qui éveille la curiosité. À la manière d'alchimistes, ils ont développé au fil des années une approche singulière du design, à la frontière de la technologie, de l'art et de la pédagogie. Leur travail se distingue par une exploration ludique des objets et des matériaux, souvent smitulée par des concepts scientifiques qu'ils rendent accessibles et interactifs.
Dans cet entretien, Marion Pinaffo et Raphaël Pluvinage, qui travaillent ensemble depuis 2015, reviennent sur leur rencontre et leur formation à l'Ensci. Ils donnent à voir leur conception d'un design pluridisciplinaire, à la croisée du design d'objet, du design graphique mais aussi du design d'interaction. Ce livre détaille leurs méthodes de travail, leurs sources d'inspiration ainsi que les liens qu'ils ont pu nouer avec des professionnels du monde du design ou d'autres milieux connexes au fil des projets. Illustré avec une quarantaine de photographies couleur, l'ouvage donne à voir certains exemples représentatifs du travail du duo Pinaffo Pluvinage et intégre des documents d'archive inédits (croquis, outils, prototypes, etc.). -
Gérard Ifert, anti-héros du design
Tony Côme, Ascanio Cecco, Catherine De smet
- B42
- 18 Avril 2025
- 9782494983267
Au cours de sa carrière aussi discrète qu'exceptionnelle, Gérard Ifert fut à la fois graphiste, scénographe d'exposition, concepteur de mobilier et photographe, encouragé en cela par sa formation à l'école des Arts et Métiers de Bâle (Allgemeine Gewerbeschule) à la fin des années 1940, puis par son intégration dans l'équipe pluridisciplinaire des expositions du Plan Marshall à Paris au tout début des années 1950.
Né à Bâle en 1929, arrivé à Paris en 1949, et décédé en 2020, Ifert a passé l'essentiel de sa vie professionnelle en France, avec quelques retours temporaires en Suisse, en 1952-1953 dans le fameux service de communication des laboratoires Geigy, puis en 1963-1964 lorsqu'il contribue à la conception de l'un des secteurs de l'exposition nationale suisse de Lausanne. De 1953 à 1960, il rejoint le service des expositions de l'ambassade américaine à Paris, puis du Centre culturel américain. Il s'installe ensuite à son compte, accompagné par Rudi Meyer à partir de 1964.
Malgré ces multiples casquettes et si l'on considère les nombreuses occurrences de publications et d'expositions de son travail au cours de sa carrière, on peut s'étonner que l'addition de ces marques d'intérêt n'ait finalement pas permis à Gérard Ifert d'accéder à une reconnaissance égale à celle d'autres designers de sa génération. L'une des raisons en est certainement, et paradoxalement, une pratique très diversifiée qui a pu nuire à une identification claire de son activité. Cet ouvrage monographique entreprend ainsi de retracer sa carrière à travers quatre textes. Sous des angles différents, chacun d'entre eux revient sur l'approche pluridisciplinaire du « Suisse de Paris» et interroge d'une façon singulière sa façon d'exercer le design, propre au contexte de la deuxième moitié du XXe siècle. Ces contributions s'appuient sur des échanges inédits entre les auteurs et Gérard Ifert, sur ses archives personnelles, et sont nourris d'une iconographie riche reproduite ici pour la première fois.