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Klincksieck
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Chants d'oiseaux
William Henry Hudson, Alexander Francis Lydon, Patrick Reumaux
- Klincksieck
- De Natura Rerum
- 12 Mai 2015
- 9782252039632
« Le pinson des arbres, dans l'Est Londonien, les yeux crevés par des aiguilles rougies au feu, chante aussi en prison quand il s'est habitué à son existence dans le noir et, bien nourri, éprouve un bien être passager qui l'incite à la mélodie. Mais personne, pas même l'amateur d'oiseaux le plus dépravé, ne pourrait soutenir un seul instant que la joie du petit captif aveugle, qu'il chante ou se taise, est le moins du monde comparable à celle du pinson chantant en avril « au sommet du buisson », au milieu du grand monde ensoleillé, bleu au dessus, vert au dessous, avec le désir et le pouvoir, à la fin de la mélodie, de s'envoler rapidement à travers les champs de cristal de l'air vers d'autres arbres et d'autres bois. » À sa mort, en 1922, W. H. Hudson légua la totalité de ses droits d'auteur - ses oeuvres complètes comportent vingt quatre volumes - à la Société Royale pour la Protection des Oiseaux.
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« Jean de Bosschère unit à l'exaltation de l'amoureux la précision scientifique d'un fils de botaniste. Aussi loin qu'il descendit jadis dans l'obscurité tourmentée de son âme, il a pénétré dans les mystérieux replis des parfums, des formes et des cris. » Philippe Jacottet.
« Pensez-y bien, les sentiments drus, pressés, variés qui font naître mille souvenirs, se mélangent sans s'épouser. Tel et sans style le parfum parfois nous déborde après nous avoir jeté dans un trouble désordonné, indicible.
Ici je dois rappeler que j'ai déploré déjà l'impuissance d'expression qui s'avère quand nous abordons l'impossibilité de dire un parfum. La grandeur de la poésie en suspens devant cette pénurie de moyens de reproduction ou de ce défaut de nos facultés d'assimilation. Je ne pense pas à cette poésie morte qui traduisait en paroles des sites ou des gestes.
L'Aubépine, dira-t-on, approchée des narines, dégage une odeur de carabe doré, mêlée à de la poussière de guano remuée au soleil. Ceci est extrêmement fidèle et précis pour celui qui parle. Or, seules des contingences de hasard peuvent permettre à la deuxième personne d'imaginer, encore que sans précision, d'après ces quelques mots le parfum de l'Aubépine. »
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Mes chasses aux papillons
Eugene Le Moult
- Klincksieck
- De Natura Rerum
- 23 Septembre 2015
- 9782252039731
Un des plus célèbres entomologistes du monde raconte, à 74 ans, ce que fut sa vie passionnée. Riche d'événements aventureux, de rencontres étonnantes, ce livre est aussi le témoignage émouvant d'un savant déçu par les hommes, et qui a trouvé, dans la recherche des plus belles et plus étranges bêtes du monde, le goût de vivre. Plus de 20 millions d'insectes et de papillons sont passés entre ses mains. La plupart, il les a choisis lui-même en France, en Afrique et surtout dans les forêts infestées de serpents à sonnettes de Guyane. C'est dans ce pays abandonné aux forçats et aux relégués qu'en 1903 est née son étrange vocation de chasseur de papillons qui lui valut la gloire et la fortune : le jour où il découvrit le moyen de capturer les admirables morphos bleus aux reflets métalliques. Avec lui nous découvrons ce qu'était alors la dure vie des nombreux pénitenciers. Nous voyons comment, grâce à la chasse aux papillons qu'entreprirent les forçats sous sa direction, la criminalité baissa au bagne dans des proportions considérables.
Il nous raconte également comment il créa la florissante industrie du « papillon collé » que l'on a attribué à tort aux Japonais : tableaux faits avec des ailes de papillons, services de toilette, réveils, plateaux décorés, comment il tourna lui-même, au début du siècle, les 36 premiers films documentaires scientifiques du monde. Dans sa vie faite de hauts et de bas, de luttes obstinées, mais aussi de grandes émotions, il a trouvé sa meilleure consolation dans son grand amour pour la plus belle bête du monde à ses yeux : le papillon.
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Les mouches à sang ; atlas de tabanides de France
Xavier Carteret, Patrick Reumaux
- Klincksieck
- De Natura Rerum
- 9 Novembre 2018
- 9782252041758
On trouve sur les insectes d'excellents livres de vulgarisation agrémentés de planches en couleur ou d'étonnantes photographies. Dans ce domaine, les Coléoptères (les scarabées... sauf celui d'Edgar Poe), les Orthoptères (cf.
Les Libellules d'Alain Cugno), les Lépidoptères, (papillons - on se souvient des Morpho d'Eugène Le Moult) se taillent la part du lion. Depuis la mort d'Eugène Séguy, excellent aquarelliste, artiste à lavallière, laborantin avant de devenir directeur du laboratoire d'Entomologie du Muséum, on cherchera en vain une iconographie sur les Diptères en général, et on ne trouvera rien, absolument rien, en France sur les Tabanides, malgré le nombre, la taille, la beauté (ou l'horreur) qu'inspirent les taons.
Le présent Atlas - dû à l'exceptionnel talent d'illustrateur de Xavier Carteret - comble en partie cette lacune. S'il est loin d'être exhaustif, il se réfère pour chaque espèce à la description originale, éclaire les querelles des entomologistes qui aux prises avec les mouches à sang, ont débroussaillé la jungle de la nomenclature et, grâce aux clés dichotomiques, ouvre une chemin (illusoire ?) à une détermination précise des espèces.
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Venins
William Henry Hudson, Patrick Reumaux
- Klincksieck
- De Natura Rerum
- 16 Novembre 2015
- 9782252039717
« Le Naturaliste à La Plata, publié chez Stock en 1930, est, on le sait, l'un des plus beaux livres de Hudson.
Ce que l'on ne sait pas, c'est que, dans l'édition originale, figuraient son étude sur les bourdons (Humble bees and other matters), celle sur les guêpes (A noble wasp) et celle sur les araignées (Facts and Thoughts about spiders), Jacques Delamain, qui dirigeait alors la collection de Nature, n'ayant pas fait traduire ces textes. On peut se demander pourquoi, si ce n'est pour éviter d'effrayer le public.
Aimant le contre-point (ou le contre-chant) j'ai décidé de parler des rats, « ces intellectuels » selon l'expression de Marie Phisalix qui fut, au muséum, la première grande spécialiste des vipères : de la dégustation (arrosée de schnaps) d'un rat noir en compagnie d'un poète danois, de quelques rats (alpha ou bêta) égarés dans l'édition, bien entendu du Capitaine cruel cher à Freud, des scolopendres qui me fascinèrent longtemps et d'un musée pas le moins du monde imaginaire.
Les mouches étant aussi haïes que les serpents, les guêpes, les araignées ou les rats, suivent quelques considérations sur les grands diptéristes, à l'aurore de l'entomologie.
Dans sa correspondance avec André Dhôtel, Henri Thomas écrit : « C'est une engeance ténébreuse, les champignons, un peu comme les serpents, mais ceux-ci ont des yeux merveilleux (au moins les grandes couleuvres qui me regardaient dans le plus grand silence, en Corse.) » Venins est avant tout un regard.
Il faut, si l'on veut se faire une idée de la beauté, au moins une fois dans sa vie, regarder un taon dans les yeux. Si vous ne le voyez pas, lui vous voit. Je dirai même qu'il vous examine de près. Sous toutes les facettes dans chacune de ses facettes. C'est-à-dire qu'il vous voit quatre mille fois tel que vous êtes. Quel est à votre avis l'être le plus venimeux ? Lui ou vous ? » Patrick Reumaux